Le Général en chef de l'Armée de Saint-Domingue,
Capitaine Général de la Colonie,
au Général CHRISTOPHE, commandant du Cap
J'apprends avec indignation, Citoyen Général, que vous refusez de recevoir l'escadre française et l'Armée que je commande, sous le prétexte que vous n'en avez pas reçu l'ordre du gouverneur général.
La France a fait la paix avec l'Angleterre, et son gouvernement envoie à Saint-Domingue des forces capables de soumettre les rebelles, si toutefois il s'en trouve dans l'île. Cependant, Général, j'avoue qu'il m'en couterait de vous compter parmi eux.
Je vous préviens que si, dans le courant de la journée, vous ne rendez les forts Picolet et Belair, avec toutes les batteries de la côte, quinze mille hommes débarqueront demain au point du jour.
Quatre mille débarquent en ce moment au Fort-Liberté, et huit mille au Port-Républicain.
Vous trouverez ci-jointe ma proclamation, qui vous fera connaître les intentions du Gouvernement français; mais souvenez-vous que quelque intérêt que votre conduite antérieure ait pu m'inspirer, je vous rends responsable de tous les évènements.
Je vous salue.
LECLERC
Nota : Réponse du Général Henry Christophe ici.