LE PREMIER JANVIER
ET c'était ce jour-là qu'on les vit radieux ;
Et c'était ce jour-là que l'on vit la victoire
Baiser avec orgueil leurs fronts majestueux,
Et qu'un serment scella le secret de leur gloire ;
Que, las d'être témoin de crimes odieux,
Le ciel, sur l'oppresseur, vengea la race noire,
Et traça cette page unique de l'histoire :
Des esclaves honnis devenus demi-dieux.
Contre le joug, le fer, les tortures, les crimes,
Ils avaient, ces géants, ces héros, ces sublimes,
Emprunté de sa force à la Divinité.
Et quand Dieu dans leurs cœurs eut soufflé son génie,
On vit, de leur long choc avec la tyrannie,
Sur la terre des noirs jaillir la liberté !
Source : Massillon Coicou, Poésies nationales, 1882.