Port-au-Prince, le 19 Janvier 1804, l'an Iᵉʳ de l'Indépendance.
J'ai reçu, par la frégate de S.M.B. le Tartare trente-quatre prisonniers que Votre Excellence m'a envoyés. Cette marque de bienveillance m'a flatté bien agréablement, et ce serait mettre le comble à votre générosité que de me faire parvenir le reste des malheureux que vous m'avez promis.
Je prie Votre Excellence de permettre que des bâtiments soient affrétés pour les transporter ici aux frais de ce gouvernement qui n'apportera aucun retard à remplir un engagement sacré. Le capitaine Perkins s'est chargé du soin de rappeler cette promesse à votre souvenir. Mr. Corbet a reçu de moi l'accueil distingué et favorable auquel il devait nécessairement s'attendre, quoique je le crusse muni de pouvoirs assez amples pour conclure définitivement avec moi un traité réciproquement avantageux, il a pensé devoir l'apporter à la sanction de Votre Excellence.
L'amitié d'un gouvernement aussi puissant que le vôtre m'est trop précieuse pour que je ne saisisse pas toutes les occasions de la cimenter. Sensible aux désirs du Roi votre maître, de répondre à mes attentions par des considérations particulières, il ne dépendra de moi que notre amitié et notre bonne intelligence ne soient jamais interrompues.
Ayant ouï dire que le gouvernement espagnol est en guerre avec le vôtre, j'ai l'honneur de prévenir Votre Excellence que j'ai armé plusieurs corsaires contre les corsaires espagnols, notamment ceux de St.-Yago de Cuba.
DESSALINES