La vengeance de Héviyoço
Héviyoço* est le maître de la foudre, c'est lui qui fait entendre sa voix terrible dans les jours d'orage.
Autrefois, il y avait un homme nommé Afi* qui était très méchant ; il volait tous ses voisins et leur dérobait leur poisson et leurs amandes de palme. Et on lui disait : « Dieu enverra quelqu'un de ses génies pour te punir. »
Alors il enlevait tous ses vêtements et criait : « Point de Dieu ! Point de Dieu ! » Et on lui disait : « Pourquoi blaphèmes-tu ? » Et il répondait : « Je n'ai point blasphémé, j'ai dit que je n'avais pas de vêtements . » Et il riait.
Un jour, il pleuvait et un vieillard passa devant la maison d'Afi et lui dit : « Mon frère, veux-tu que je me mette à l'abri sous ton toit ? » Mais Afi répondit : « Va t'en, vieux décrépit, les chacals te sentent, va t'en porter tes os au désert ! »
Alors le vieillard leva son bâton et dit : « Que Héviyoço te frappe, méchant ! »
Bientôt le vent souffla très fort, on entendit un grand coup de tonnerre, et toute la terre trembla. Et les pierres de feu fendirent l'air beaucoup plus vite qu'une flèche et tombèrent sur la maison d'Afi avec un grand bruit. Et il s'éleva une très grande flamme qui dévora toute la maison.
Et quand le feu fut éteint, on ne trouva que du bois brûlé et de la cendre. Et le vieillard s'écria : « Afi, tu n'étais que cendre, et désormais tu seras toujours cendre. Et tu n'auras jamais de sépulture et ton âme n'ira jamais dans le séjour des morts !
Héviyoço* est le maître de la foudre, c'est lui qui fait entendre sa voix terrible dans les jours d'orage.
Autrefois, il y avait un homme nommé Afi* qui était très méchant ; il volait tous ses voisins et leur dérobait leur poisson et leurs amandes de palme. Et on lui disait : « Dieu enverra quelqu'un de ses génies pour te punir. »
Alors il enlevait tous ses vêtements et criait : « Point de Dieu ! Point de Dieu ! » Et on lui disait : « Pourquoi blaphèmes-tu ? » Et il répondait : « Je n'ai point blasphémé, j'ai dit que je n'avais pas de vêtements . » Et il riait.
Un jour, il pleuvait et un vieillard passa devant la maison d'Afi et lui dit : « Mon frère, veux-tu que je me mette à l'abri sous ton toit ? » Mais Afi répondit : « Va t'en, vieux décrépit, les chacals te sentent, va t'en porter tes os au désert ! »
Alors le vieillard leva son bâton et dit : « Que Héviyoço te frappe, méchant ! »
Bientôt le vent souffla très fort, on entendit un grand coup de tonnerre, et toute la terre trembla. Et les pierres de feu fendirent l'air beaucoup plus vite qu'une flèche et tombèrent sur la maison d'Afi avec un grand bruit. Et il s'éleva une très grande flamme qui dévora toute la maison.
Et quand le feu fut éteint, on ne trouva que du bois brûlé et de la cendre. Et le vieillard s'écria : « Afi, tu n'étais que cendre, et désormais tu seras toujours cendre. Et tu n'auras jamais de sépulture et ton âme n'ira jamais dans le séjour des morts !
*Héviyoço, dans la mythologie dahoméenne, est la divinité ou l'esprit du feu. C'est léquivalent d'un loa du vodou haïtien.
*Afi : En langue fon du Bénin, ce nom signifie "cendre".
Source : Delafosse Maurice, Manuel Dahoméen, Paris, 1894