1 |
Fête
de l’indépendance |
1ER
Janvier |
2 |
Fête
de la fondation de la Monarchie |
26
Mars |
3 |
Fête
de l’agriculture |
15
Avril |
4 |
Fête
du Couronnement du Roi et de la Reine |
2
Juin |
5 |
Fête
du Roi |
15
Juillet |
6 |
Fête
du Prince royal |
21
Juillet |
7 |
Fête
de la Reine |
15
Août |
8 |
Anniversaire
de l’expulsion de l’Armée française |
29
Novembre |
Composés par Juste Chanlatte, secrétaire général de l'Empereur JACQUES Premier, sur l'air de Quels accents ! Quels transports ! ou La Versaillaise, vieux chant patriotique français de 1792.
Où se forgeaient ses fers, il marche avec fierté,
Dans sa force et sa Liberté (bis)
Il bénit les Héros de son indépendance,
Il chante, transporté d'une mille assurance;
Qui de JACQUES premier a reconnu la loi,
Célèbre aussi la fête en celle de son roi.
Que pourrait des tyrans la fureur despotique,
Contre les fiers enfans de ce brulant tropique,
C'est le flot qui s'irrite et qui court se briser,
Contre l'immobile rocher (bis)
Sous l'abri protecteur d'un invincible égide,
Nous chantons en dépit d'une race perfide,
Qui, etc.
Vous qu'il vient d'affranchir de l'antique esclavage.
Pour prix de ses travaux offrez-lui votre hommage;
Qu'un serment solennel soit par vous répété,
De respect et de fidélité; (bis)
Autour de ses drapeaux, même sort nous rassemble.
Nous vivrons à ses pieds, où nous mourrons ensemble;
Car de JACQUES premier, qui reconnait la loi,
N'a qu'un esprit, qu'un cœur pour l'état et son roi.
Source : Gazette politique et commerciale d'Haïti, numéro du 1er Août 1805
La nature infiniment sage,
Nous enflamme des mêmes feux;
Justice, plaisir, amour et courage,
Un jour devaient nous rendre heureux;
Mais les tyrans, pour enchainer nos frères,
Nous ont soumis à de perfides lois;
Au nom de Dieu, ils ont trompés nos pères,
Aux pieds, ils ont foulé nos droits.
O jour heureux ! O siècle de mémoire !
Le peuple a conquis ses droits.
Chantons, chantons avec courage,
Vive, vive l'égalité!
Vive, vive la Liberté!
C'est en vain qu'on nous fait la guerre,
Nos cœurs sont pris des mêmes feux;
Apprenez tyrans de la Terre,
Qu'un peuple est libre quand il veut.
Lancez, lancez vos bombes meurtrières,
Contre nous ralliez vos voisins;
Faites marchez vos hordes sanguinaires,
Tyrans, tigres, rois inhumains!
Venez, venez apprendre aux téméraires,
Que votre sort est dans leurs mains,
Chantons, etc.
Marche avec nous, chère espérance,
Abandonne nos ennemis;
Jette un regard sur l'indépendance,
Soucieux de nos soldats aguerris!
Dieu des combats, maintiens notre vengeance,
Haïtiens en voici le moment.
Vaincre ou mourir, et notre indépendance;
Tel est notre dernier serment.
Chantons, etc.
Source : Gazette commerciale et politique d'Haïti, numéro du 24 janvier 1805

Refrain unique
Pawòl la te pale dejaDessalines ganganPawòl la te pale dejaToulejou Makandal ape pale DessalinesDessalines ve pa kouteLape monte desannDefile wèDefile peNan Pon Wouj sila aLoman fè Dessalines dousoumanKonplo sila aLi fò pase wangaJeneral Dessalines o gade mizè mwenGade traka peyi laPeyi la chavireLanperè DessalinesOu se vayan gasonPa kite peyi a tonbePa kite peyi a gate
Source : Jean Fouchard, la méringue danse nationale d'Haïti, Les éditions Leméac Inc., Québec, pages 77-78.
Malice et Bouqui ayant réuni quelques économies s'associèrent et achetèrent pour le Nouvel-An un bateau de pêche qu'ils appelèrent "Piège". Le premier jour qu'il relevèrent la nasse elle contenait une douzaine de poissons. Malice dit à Bouqui :
"Gardez le tout, Noncque, demain ce sera mon tour, nous en aurons quinze!
- Non, non. Mayiche, mon cher , tu n'as pas réfléchi, ch'ai six enfants, ch'ai besoin de beaucoup de poissons, prends tout aujourd'hui, ch'aurai tout demain!"
Le lendemain, il y avait bien une vingtaine de poissons, mais rien que des petits poissons.
"Noncque, c'est pour vous, prenez le tout, demain nous n'aurons que de gros poissons je les garderai tous, je n'ai que faire de ce menu fretin.
- Mayiche, che souis père de famille, il me faut de gros poissons à ma table, prends ceux-là, tu me donneras les autres".
Le même manège se poursuivit durant tout le mois de janvier. A la Chandeleur, Malice arriva chez Bouqui :
"Nous avons commis une grosse bêtise en achetant Piège, le poisson ne se vend pas en ville, il vaut mieux en faire du charbon, nous en aurons bien cinquante charges, à cinq gourdes la charge, deux cent cinquante gourdes, tu entends deux cent cinquante gourdes"!
Ils brulèrent donc le bateau. comme toujours Bouqui fit tout le travail, Malice passant des ordres et donnant des conseils. Quand la cuisson fut terminée et la cendre séparée du charbon, Malice déclara:
"Noncque, prenez le charbon, moi je garde la cendre.
- Et pourquoi chela Monsieur?
- La cendre se vend plus cher.
- Donnez-la moi alors. Che veux la cendre si elle se vend plus cher.
Ils se rendirent donc en ville, Malice avec une bourrique chargée de charbon et Bouqui portant sur son dos un sac plein de cendres. Arrivés au portail, Malice dit à l'oncle :
"Noncque, il faut nous séparer: le charbon se vend au cœur de la ville et la cendre au bord de mer dans les magasins de parfumerie. Je ne vous dis pas "bonne chance", il parait que cela porte malheur". Malice vendit son charbon à la Gendarmerie et partit à la recherche de son camarade. Du coté de la Banque Nationale, il vit un attroupement.
"Qu'est-ce qu'il y a Messieurs?
- Un pauvre fou qu'on vient d'arrêter pour le conduire à Pont-Beudet. Figurez-vous qu'il parcourait la rue en semant de la cendre et en disant à qui voulait l'entendre : "De la cendre! Voulez-vous de la cendre? De la belle cendre de Piège!".
Source : Comhaire-Sylvain Suzanne, Le roman de Bouqui, Les éditions Leméac Inc., Québec.
Le 30 Octobre dernier le général Gabart est décédé à Saint-Marc. Ses restes ont été déposés le lendemain dans l'église de cette ville, et son cœur a été transporté au fort Culbulté, à la ville de Dessalines, où l'on a gravé l'inscription suivante :
Ci-git LOUIS GABART, général de division de l'Ouest, conseiller d'Etat, commandant en chef de la première division de l'Ouest, chef-lieu de l'Empire d'Haïti, né le 28 Octobre 1776, dans la paroisse de Saint-Martin du Dondon, département du Nord, décédé à Saint-Marc, département de l'Ouest, le 30 Octobre 1805, deuxième année de l'indépendance d'Haïti, et la première du règne glorieux de JACQUES Ier.
Tant qu'il veut, il consacra ses momens à la liberté de son pays, et mérita le titre d'ami du Souverain.
Soldat, si tu aimes la gloire, repose un instant tes regards sur sa tombe, et plains celui qui fut un Héros, avant d'avoir atteint l'âge où les grands hommes se font même deviner.

Par Lautaro Rivara - Sociologue, journaliste et poète argentinParmi les archétypes historiques des internationalistes, nous en trouvons un particulièrement contradictoire et complexe. C'est le renégat, le déserteur, le traître ou le converti. Chacun lui donnera une étiquette en fonction de ses propres convictions. Dans la longue histoire des politiques coloniales, les sujets ou les groupes qui, chargés d'une tâche coloniale - invasion, guerre, viol, pillage - n'ont pas manqué de prendre un tour humanisant, sympathisant avec leurs victimes probables et mordant la main de l'agresseur.Le cas dont nous nous occupons concerne Haïti et la Pologne, avec les deux côtés d'un large océan sans ponts. D'une part, Haïti, qui vers la fin du XVIIIe siècle n'était pas Haïti mais Saint-Domingue, la colonie sucrière la plus fabuleusement riche de la France napoléonienne. Une île nichée dans un archipel ennemi, peuplée de pirates, de corsaires, d'inquisiteurs, d'arquebusiers, d'espions et de marchands d'esclaves. La station la plus avancée, en somme, de la "civilisation" apportée par les puissances coloniales qui se sont affrontées dans l'univers des Caraïbes. De l'autre côté, la Pologne, une "île" à sa manière, prise entre la mer Baltique et un océan de terre, déchirée par des divisions successives au nom de l'Autriche, de la Prusse et de la Russie, la dernière en 1795. Ce qui était autrefois le plus grand territoire européen, réduit à une étroite bande de terre, un centre de collecte et un théâtre d'opérations pour les puissances européennes et leur guerre de proie sans fin. Haïti et Pologne, Pologne et Haïti. Dans les Caraïbes et en Europe, les dernières oreilles de la marmite d'un monde guerrier, incompréhensible et hostile.On ne sait pas exactement ce qui a amené la Légion polonaise à Haïti. Alors que certains prétendent que les Polonais ont été capturés et forcés à se battre par la force dans la guerre coloniale lointaine, d'autres soutiennent que leurs dirigeants ont conclu un pacte avec Napoléon Bonaparte pour faire cause commune contre la Russie des Tsars. En récompense de sa participation à la guerre, le monarque de la moitié de l'Europe était censé réhabiliter la nation polonaise effilochée. Le paradoxe violent supposé à l'époque était d'écraser une patrie naissante pour reconquérir la sienne.Le contexte est marqué par la recrudescence de la révolte des esclaves qui avait débuté dans le nord de l'île en 1791, prenant la dimension d'une révolution radicale, non seulement dans l'île mais aussi dans les Caraïbes. Ses principaux promoteurs avaient été un certain Boukman - littéralement, l'homme des livres - un ancien esclave autodidacte qui, né en Jamaïque, avait sauté d'une île antillaise à l'autre ; et Cécile Fatiman, une prêtresse de la religion vaudou, fille d'un esclave africain et d'un Français blanc de l'île de Corse. Boukman et Fatiman étaient tous deux dans une situation très difficile parmi les esclaves, tant les Créoles que les nouveaux venus - appelés bossales - qui étaient tous obligés de travailler dans les riches plantations de sucre et de café du nord. Le slogan de la rébellion était clair, et avait été inventé dans la langue anticoloniale refondue dans la chaleur de la vie dure des plantations et dans les villages mobiles construits par les marrons en fuite : koupe tèt, boule kay. "Couper des têtes et brûler des maisons." Quelques jours après le congrès clandestin de Bois-Caïman, 1 800 plantations ont été rasées et 1 000 esclavagistes ont été exécutés. Saint-Domingue, "la Perle des Antilles" - comme on l'appelait - était désormais un foyer d'enfer.C'était juste deux ans après qu'une Révolution française pas si universelle ait clairement indiqué que le terme "libre, égal et fraternel" ne s'appliquait pas aux esclaves, aux noirs, aux femmes et aux colonisés d'outre-mer en général. Ce sont plutôt ces autres principes - moins bien connus - tels que la "sécurité" et la "propriété" qui ont été le véritable credo de la France coloniale, et en particulier celui de la bourgeoisie au pouvoir.Ce que nous savons, c'est qu'en juin 1802, quelque 2 270 soldats polonais sont arrivés au Cap-Français (l'actuel Cap-Haitien, NdT) la capitale coloniale historique de Saint-Domingue, tandis qu'en septembre, 2 500 autres sont arrivés à Port-Républicain, l'actuel Port-au-Prince. Les Polonais, ainsi que quelques Allemands et Suisses, ont fini par constituer une fraction non négligeable du corps expéditionnaire envoyé par Napoléon pour réprimer la rébellion. L'expédition, sous le commandement de son beau-frère le général Charles-Victoire-Emmanuel Leclerc, est colossale : 35 navires de ligne, 21 frégates et une armée de 33 000 hommes. L'objectif était de rétablir l'ordre colonial, de massacrer les insurgés et, surtout, de rétablir l'esclavage. Une autre expédition jumelle de ce type a fini par écraser la révolution qui se déroulait alors sur l'île voisine de la Guadeloupe.La performance de la Légion polonaise, au début, était loin d'être héroïque. En octobre de la même année, les Polonais du deuxième bataillon du San Marcos ont massacré plus de 400 combattants non armés de l'armée indigène. Curieusement, les chefs militaires locaux avaient donné à leur armée en l'honneur des indigènes dirigés par Tupac Amaru II lors de la rébellion qui a secoué toute la région andine du continent. Dès lors, le terme "indigène" aura de nombreuses significations dans le pays, toujours manifestement positives : national, autochtone, créole et aussi patriote. Les Polonais qui ont tué en masse sont également tués en masse. Mais ils sont aussi tombés sous l'action des fièvres des tropiques, aussi efficaces que les baïonnettes tirées par les noirs. Ils sont tombés sur les paysages inimaginables d'une terre en feu, victimes de fièvres qu'ils ne connaissaient pas, en regardant les braises incandescentes d'un soleil qu'ils ne pouvaient pas comprendre pourquoi, en cette période immobile de janvier à janvier, ne s'éteint jamais. Certains ont même pressenti non seulement l'humanité, mais aussi la justice de ces insurgés, dont le commandement était désormais entre les mains du plus déterminé d'entre eux : le général en chef Jean-Jacques Dessalines. Le général polonais Ludwik Mateusz Dembowski, qui a été promu commandant par le comte de Rochambeau, général des armées françaises, a écrit à l'époque : "J'ai eu l'occasion de rencontrer le chef des insurgés [Dessalines], ayant été pris en otage pendant 24 heures. Malgré la grande sauvagerie dont ils font généralement preuve, ils m'ont accueilli, et malgré la grande ignorance que l'on suppose en eux, ils raisonnent à leur manière et avec justice".Mais le monopole de la sauvagerie était détenu par les Français. La légion polonaise a été témoin de la barbarie de la Métropole et des formes les plus diverses d'avilissement de la créature humaine, des gadgets médiévaux aux nouvelles méthodes scientifiques de meurtre et de torture : feux de joie avec de la poudre à canon, chiens de chasse, muselières en étain, viols collectifs, têtes empalées, enfants de moins de 12 ans fourrés dans des sacs et jetés à la mer. Et la technique favorite de Napoléon, les "suffocations", par lesquelles les noirs étaient capturés et jetés dans les cales des navires qui étaient gazés au soufre. Ce n'est pas un hasard si, après avoir conquis la France, Hitler rendra hommage en juin 1940 au tombeau de Bonaparte, situé dans la chapelle des Invalides à Paris.Décimés par la maladie et la guerre, condamnés à mourir au milieu de cette réalité incompréhensible et déjà sûrs que Bonaparte ne tiendra pas sa promesse, les Polonais commencent à déserter en masse. Après tout, Polonais et Haïtiens se battaient pour la même chose : pour la liberté au vrai sens du terme, pour un morceau de terre où travailler et un endroit où enterrer leurs morts. Rien de moins que ce que nous appelons la patrie. La date décisive de ce tournant historique sera le 18 novembre 1803, à la bataille de Vertières, qui scellera le sort de la Révolution haïtienne et ouvrira les portes de la liberté et de l'abolition de l'esclavage sur tout le continent. Dessalines a déclaré : "Nous avons donné à ces véritables cannibales la guerre pour la guerre, le crime pour le crime, l'indignation pour l'indignation. Oui, j'ai sauvé mon pays, j'ai vengé l'Amérique.La bataille du Fort Vertières a duré 11 longues heures. Dès le premier matin, 120 soldats polonais ont rejoint les forces révolutionnaires qui assiégeaient le fort, dernière position stratégique des Français. Là, comme dans le poème de Nicolas Guillen, toutes les mains sont jointes, les mains blanches et les mains noires, non pas pour faire un mur, mais pour le faire tomber. Là, Capois-La-Mort, le héros militaire de l'époque, avance avec l'armée indigène pour conquérir la colline située à quelques kilomètres de la capitale coloniale. Il ne s'est pas arrêté quand un boulet de canon a renversé son cheval, ni quand un coup de feu a emporté son chapeau à plumes. Après la bataille, le général français, émerveillé par le courage des troupes indigènes, envoie une lettre : "Le capitaine général Rochambeau offre ce cheval en signe d'admiration pour l'Achille noir à la place de celui que l'armée française regrette d'avoir tué".L'événement le plus important, certainement sans précédent, n'est pas qu'une armée d'esclaves et de marrons mal armés et mal nourris ait vaincu l'armée la plus puissante et la plus expérimentée de la planète, invaincue dans les guerres européennes. Ce qui était vraiment extraordinaire, c'est que pour la première fois, les damnés de la terre, traités comme des bêtes, asservis et unis au joug de la plantation infernale, arrachaient au colonisateur la reconnaissance de sa pleine humanité. Et ils l'ont fait, bien sûr, par une violence fondatrice et libératrice.La blessure narcissique pour la France et pour tout l'Occident serait telle qu'à la demande de Napoléon, le nom de Vertières serait littéralement banni des textes d'histoire, étant extirpé de la mémoire traumatisée des Européens. Aujourd'hui encore, il n'y a personne sur le "vieux continent" qui ne connaisse la bataille de Waterloo, mais presque tout le monde ignore que 12 ans après sa défaite en Europe, Napoléon avait déjà mordu la poussière de Vertières. Ce jour-là, les Français ont non seulement perdu le joyau le plus important de leur empire colonial, mais l'événement les conduira plus tard à vendre également le territoire de la Louisiane, craignant qu'une révolution "à la haïtienne" n'éclate dans le nord du continent.Dessalines, stigmatisé par l'historiographie libérale-coloniale comme un barbare et un sanguinaire, fera sienne la phrase qui dit "gagner c'est pardonner", bien avant que José Martí ne la formule. Une fois la guerre révolutionnaire terminée, la Constitution impériale du 20 mai 1805, beaucoup plus avancée sur le plan éthique, politique et philosophique que celle des Jacobins français, interdira dans son article 12 que les blancs et toute nation étrangère mettent le pied dans le pays "avec le titre de maître ou de propriétaire". Mais l'article suivant exempterait de la mesure les femmes blanches naturalisées par le gouvernement, leurs enfants nés ou à naître, ainsi que les Polonais et les Allemands. La contradiction n'est qu'apparente : l'interdiction des blancs restera en vigueur jusqu'à l'occupation américaine de 1915-1934, mais les Polonais seront considérés, à partir de ce moment, comme "génériquement noirs" et comme pleinement haïtiens. Ou, comme Dessalines lui-même les a appelés, comme "les blancs noirs d'Europe". Leçons de la première et unique révolution antiraciste de notre histoire : tout le monde devait devenir "noir" dans ce sens particulier pour que les stigmates de la peau n'aient plus d'importance.Cette mesure permettrait de toucher à terme 400 Polonais, qui déposeraient les armes pour devenir des paysans pacifiques, puisqu'en plus de la nationalité, la première nation indépendante d'Amérique leur accorderait des terres pour qu'ils se consacrent à l'agriculture. Lorsque certains des Polonais ont demandé à retourner en Europe pour rencontrer leurs familles, Dessalines a organisé lui-même l'opération, qui a été entièrement financée par l'État haïtien. Le plan de rapatriement comprenait un voyage à bord de la frégate Tartare, commandée par un commandant anglais nommé Perkins, ainsi qu'une escale sur l'île anglaise de la Jamaïque. Mais son gouverneur a essayé d'enrôler les vétérans polonais dans une nouvelle guerre coloniale, et comme ils ont refusé, il les a renvoyés à Haïti. Poussé par les Anglais à expulser les Polonais, Dessalines a insisté sur le fait que la Constitution interdisait l'expulsion des ressortissants polonais, et c'était le cas des "noirs" polonais. Mais, hors des murs, le monde restait un terrain de chasse pour les puissances coloniales, et l'odieux esclavage, aboli à Ayiti, régnait toujours sur les îles voisines. De peur d'être capturés et réduits en esclavage lors d'une nouvelle tentative de retour - tel était le destin qui se cachait derrière leur nouveau statut de "Noirs" - la plupart des Polonais finirent par s'installer sur l'île, principalement dans les régions du sud et du sud-est du pays.Aujourd'hui encore, à La Baleine, Port-Salut, Fond-des-Blancs, Saint-Jean-du-Sud ou au village de Jacmel, à côté de musiques aux racines caribéennes et africaines, on peut être surpris par les étranges réminiscences d'une polka. Le cas du village de Cazale est particulier. Son nom viendrait de la conjonction du mot kay - maison en langue créole - et du nom de famille Zalewski, courant chez les soldats de la légion polonaise. Aujourd'hui encore, il est courant de désigner les habitants de Cazale, quelle que soit leur origine, comme des Polonais. Aujourd'hui encore, de l'autre côté de la mer, on peut voir dans les maisons de la Pologne catholique et orthodoxe une curieuse figure présidant les autels. Elle est Notre-Dame de Częstochowa, l'invocation nationale adorée de la Vierge Marie. Une vierge noire dans un pays fier de sa blancheur prétendument homogène. La Vierge de Częstochowa est identique à Erzulie Dantor, la plus importante figure féminine de la religion vaudou. Certains disent que, par un de ces caprices du destin, la vierge polonaise a voyagé en bateau vers ces terres des Caraïbes. C'est probablement vrai, et aussi l'inverse.En Europe, pendant ce temps, Bonaparte construira un État satellite sur les territoires polonais qui portera le nom de Grand-Duché de Varsovie. Retiré de la nation, patrie vassale à la vie éphémère, le duché sera dirigé par Frédéric Auguste Ier de Saxe, marionnette de Napoléon subordonnée à la raison d'état de l'Empire français. Paradoxalement, à l'aube de ce siècle, les seuls Polonais libres sur la surface de la terre seraient ces Polonais. Les renégats, les justes, les noirs. Ceux qui avaient traversé l'océan pour se battre pour une patrie qu'ils n'auraient jamais pu imaginer. Là, ils ont vécu, en paix, et là, ils sont morts, laissant derrière eux des enfants à la peau sombre, aux cheveux noirs et raides et aux yeux électriques. Des enfants qui ont dansé des polkas au rythme d'un tambour africain et d'une flûte des Caraïbes. Ils parlaient un créole étrange qu'ils prononçaient avec des accents sérieux. Et qui vénérait deux vierges jumelles, incapable de distinguer laquelle d'entre elles était haïtienne et laquelle était polonaise.Source : Correo del Alba (Traduit de l'espagnol)
COMMISSION COMMUNALE DE PORT-AU-PRINCE
ARRÉTÉ
Vu la loi du 27 Juillet 1951 sur l'organisation des Communes;
Considérant qu'il y a lieu d'honorer les hommes qui se sont particulièrement distingués dans l'histoire de la Patrie haïtienne par leur patriotisme, leur courage et leur sens avisé du devoir;
Considérant que le Fondateur de la Patrie, l'immortel Jean Jacques Dessalines est déjà connu de toutes les générations haïtiennes passées, présentes et futures;
Considérant que l'Édilité de Port-au-Prince se doit de l'honorer en donnant son nom à une des rues de la capitale;
Arrête :
Article 1er.- Est dénommée "Boulevard Jean Jacques Dessalines" la grande voie qui part de la zone nord communément appelée Portail St Joseph et limitée par la zone sud désignée généralement sous le nom de Portail Léogane, ci-devant Grand'Rue.
Article 2.- Le présent arrêté après avoir été approuvé par le Secrétaire d'Etat de l'Intérieur sera publié et exécuté à la diligence de l'Administration communale de Port-au-Prince pour son plein et entier effet.
Fait à Port-au-Prince, à l'Hôtel de ville, le 12 Mai 1960
Le Président : Philippe CHARLIER
Les membres : Mme Léonie Coicou Madiou, Marie Lacombe
Vu et approuvé :
Le Secrétaire d'Etat de l'Intérieur:
Dr. AURELE JOSEPH
Les infrastructures du pays ont été gravement endommagées dans le processus. À la lumière de la grande tragédie provoquée par le tremblement de terre qui a frappé Haïti, le MEC Provincial Treasury, Sa'ad Cachalia encourage tous les employés du Trésor de la Province du Limpopo à faire des contributions pour aider le peuple d'Haïti pour les efforts de secours du tremblement de terre.
"Votre contribution aux plus grands besoins permettra aux fonds d'être utilisés là où ils sont le plus nécessaires. Faites savoir à vos amis, à votre famille et à tout le monde qu'il suffit de peu pour donner tant au peuple d'Haïti", a déclaré MEC Cachalia.
À cette fin, le gouvernement sud-africain s'est associé à la Croix-Rouge sud-africaine pour canaliser les fonds là où ils sont le plus nécessaires.
Les fonds sont nécessaires pour un soutien à long terme et durable, ainsi que pour la reconstruction des infrastructures qui se sont effondrées. L'accent est mis sur les contributions financières, car le transport des marchandises peut s'avérer trop onéreux, consommant ainsi des fonds censés offrir une assistance. D'où l'utilisation du compte de la Croix-Rouge sud-africaine dont les coordonnées bancaires sont les suivantes :
Banque : Standard Bank
Nom du compte : Société de la Croix-Rouge sud-africaine
Numéro de compte : 070 822 808
Agence : Thibault Square
Code : 020 909
Référence : Lim
Pour plus de clarté sur cette campagne, veuillez contacter :
Maria Kekana
Tél : 015 298 709XX
Portable : 082 419 74XX
14 Apr 2010
The people of Haiti met one of the worst tragedies in history on 12 January 2010 that resulted in more than 200 000 lives lost, thousands injured, about one million displaced and three million affected.
The country's infrastructure was severely damaged in the process. In the light of the great tragedy brought about by the earthquake that hit Haiti, the MEC Provincial Treasury, Sa'ad Cachalia encourages all the employees of the Limpopo Provincial Treasury to make contributions to helping the people of Haiti for the earthquake relief efforts.
"Your contribution to the greatest needs will allow funds to be used where they are needed most. Let your friends, family and all the people know how little it takes to give so much to the people of Haiti," said MEC Cachalia.
Towards this, the South African government has partnered with South African Red Cross Society to channel funds appropriately where they are needed most.
Funds are needed for long term and sustained support as well as rebuilding the infrastructure that has collapsed. Emphasis is on financial contributions because transporting goods might be too expensive ultimately consuming funds that are supposed to offer assistance. Hence, the use of South African Red Cross account whose bank details are as follows:
Bank: Standard Bank
Account name: The South African Red Cross Society
Account number: 070 822 808
Branch: Thibault Square
Code: 020 909
Reference: Lim
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Maria Kekana
Tel: 015 298 70XX
Cell: 082 419 74XX
Source : Gouvernement sud-africain
Décret N° 1962-367 du 01 sept. 1962 portant nomination de Monsieur Nicolas EOUAGNIGNON, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du Dahomey (l'actuel Bénin) auprès de la République d'Haïti.
Loi qui érige le quartier de l'île de La Gonâve en commune de 5ème classe
BORNO
Président de la République
Vu l'article 55 de la Constitution,
Considérant le quartier de l'ile de La Gonâve, qui est d'une vaste étendue et comprend plusieurs sections rurales, a acquis une importance considérable tant au point de vue de sa population qu'au point de vue économique; et qu'il présente les conditions voulues pour être érigé en Commune de 5ème classe;
Sur le rapport des Secrétaires d'Etat de l'Intérieur et des Finances;
A PROPOSÉ,
Et le Conseil d'Etat, exerçant le pouvoir Législatif, a voté la loi suivante :
Art. 1er.- Le quartier de l'ile de La Gonâve est érigé en commune de 5ème classe.
Art. 2.- Les limites des sections rurales de la Commune de La Gonâve, seront fixées par arrêté du Président d'Haïti.
Art. 3.- La présente loi abroge toutes les dispositions de loi qui lui sont contraires et sera imprimée, publiée et exécutée à la diligence des Secrétaires d'Etat de l'Intérieur et des Finances, chacun en ce qui le concerne.
Donné au Palais Législatif, à Port-au-Prince, le 30 Mai 1924, an 121ème de l'Indépendance.
Le Président :
J.M. GRANDOIT
Les Secrétaires :
CHS. ROUZIER, DELABARRE PIERRE LOUIS.
Le Président de la République ordonne que la Loi ci-dessus soit revêtue du Sceau de la République, imprimée, publiée et exécutée.
Donné au Palais National, à Port-au-Prince, le 2 Juin 1924, an 121ème de l'Indépendance.
BORNO
LOI qui érige le quartier de Belladère en commune de 5ème classe et la fait relever de l'Arrondissement de Lascahobas
Votée à la Chambre le 15 Juillet - Au Sénat le 26 Juillet.
Promulguée le 2 Août 1907. (Moniteur 10 Août 1907)
NORD ALEXIS
Président de la République
Considérant que le quartier de Belladère, distante d'environs neuf lieues du siège de l'arrondissement de Lascahobas dont il relève, mérite d'avoir une administration qui lui est propre, tant pour la bonne distribution de la justice que pour la sécurité à donner à cette intéressante population;
Vu l'article 69 de la Constitution,
Sur le rapport du Secrétaire d'Etat de l'Intérieur et de la Police générale,
Et de l'avis du Conseil des Secrétaires d'Etat,
A PROPOSE
Et le corps Législatif a voté la loi suivante :
ARTICLE PREMIER. - Le quartier de Belladère est érigé en commune de 5ème classe et relève directement de l'Arrondissement de Lascahobas.
ART. 2. - Les limites de cette nouvelle commune seront ultérieurement fixées par un Arrêté du Président d'Haïti.
ART. 3 - La présente loi sera publiée et exécutée à la diligence des Secrétaires d'Etat, chacun en ce qui le concerne.
Les Butios [1] ont promis la victoire !
O Zémès [2] soyez-nous favorable !
Nos visages sont passés aux Xagua [3] !
Le lambi [4] résonne dans les airs !
Nul ne peut nous résister
Tuons, exterminons, brulons !
Leur peau sera le hamac [5] !
Où nos enfants dormiront
Aya bombé, aya bombé ! [6]
II
Nos pères, nos frères, nos parents
Furent naguère aussi nombreux
Que sur nos têtes, les étoiles
Avant l’arrivée, en notre ile
Des monstres vomis par la mer !
Où sont-ils maintenant ?
L’urucane [7] a soufflé sur eux !
Les Chemis [8] savent seuls à présent
Dans quels pays ils voyagent
Mais le sang appelle le sang
Aya bombé, aya bombé !
III
Ne mourons plus en lâches !
Ne vivons plus pour creuser les monts !
Non plus pour fouiller les rivières
A la recherche de l’or
Nous haïssons la poudre jaune !
Le Xagua qui tient nos mains
En rouge pour la bataille,
Le Xagua qui crache le sang
Dans son vif écarlate
Est mille fois plus beau
Ne perçons plus la terre.
Aya bombé, aya bombé!
IV
Pour mourir libres, il faut monter
Très haut, plus haut encore, toujours
Où ils ne peuvent grimper !
Leurs pieds ne sont pas purs et lestes !
La plaine nous trahit et nous livre
Bahoruco [9] nous reçoit et nous garde
O mère sacrée, o montagne sainte
O Mamona [10], refuge suprême !
Prends nos os, o fidèle
Qui osera nous chercher dans tes bras ?
Et dans la chevelure de tes lianes ?
Aya bombé, aya bombé
V
S’ils nous traquent jusque-là
Nous jurons de ne pas trembler !
Nous jurons d’être dignes de toi !
Dignes d’être tes fils o Bahoruco!
Leur tonnerre ne nous effraie pas
Ce n’est pas celui des dieux
Les dieux ne sont pas si cruels !
Les dieux ne sont pas si barbares
Nous serons fermes dans notre serment !
Notre devoir est de combattre
Aya bombé, aya bombé!
VI
Notre devoir est de mourir
Les Butios ont promis la victoire
Zémès ne veut pas notre perte !
La cause est juste ! La terre est à nous.
Défendons-là de nos flèches pointues !
De nos quartiers de roc dégringolons
Dressés vers toi, o protectrice !
Terrassons leurs têtes hardies
Tels dans la saison mure
Des guanavimas [11] écrasés sur le sol.
Aya bombé, aya bombé !
Lexique
1. Butios : Nom des prêtres et médecins des indigènes.
2. Zémès : Dieux pénates qui protégeaient leurs foyers et leurs cités.
3. Xagua : Plante qui croissait dans l’ile d’Haïti. Les premiers habitants l’utilisaient pour colorer leur visage lorsqu’ils allaient à la guerre.
4.Lambi :Gros coquillage de mer qui sert de cor jusqu’à nos jours.
5. Hamac : Espèce de lit fait avec de la toile.
6. Aya bombé : Selon certains traducteurs “mourir plutôt que d’être asservis”.
7. Urucane : Ouragan
8. Chemis : Autre appellation dont se servaient les indigènes pour désigner les dieux-lares.
9. Bahoruco : Montagne où s’était réfugié le Cacique Henry.
10. Mamona : déesse.
11. Guanavimas : GoyavesSource : Fouchard Jean, Langue et littérature des aborigènes d'Ayti, éditions de l'école, collection histoire et littérature, Paris, 1972.
Quartier-général de Angostura, le 14 de Aout de 1818, 8°A Monsieur le Président de la République d’Haïti. (Jean Pierre Boyer)
Monsieur le Président:
J’ai appris avec la plus grande sensibilité la mort du Monsieur le Président Pétion; son patriotisme, sa générosité, et toutes les autres qualités qui le caractérisaient, ont excité ma vénération, et celle de tous mes compatriotes, et elle sera aussi immortelle que son nom!
L’amitié et le désintéressement avec lesquels le peuple et les autorités de la République d’Haïti donnèrent l’hospitalité aux émigrés de la Cote Ferme, nous pénétrèrent de la plus vive reconnaissance, et en mon particulier, je formai des vœux pour sa prospérité, et pour la conservation des jours du digne chef qui le commandait.
Cette catastrophe, en trompant mes vœux, enlevé à Haïti l’un de ses plus braves défenseurs, et le prive de l’un de ses plus dignes citoyens.
Cependant, un milieu de tant de malheurs, les haïtiens doivent s’estimer heureux du nouveau choix qu’ils viennent de faire en vous nommant á la première magistrature de la République, et je vous prie de me permettre, Monsieur le Président, de vous présenter mes félicitations les plus sincères.
J’ai l'honneur de vous donner quelques détails sur l’état des affaires de Venezuela.
La campagne dernière aurait été, sans contredit, le terme du règne des espagnols, si quelques circonstances malheureuses, comme le manque de munitions, ne m’eussent pas obligé de retourner sur mes pas, jusqu’á ce que je sois à meme de frapper à coup sûr. Le moment n’est pas éloigné.
Nous avons reçu d’Angleterre, une grande quantité d’armes de toutes espèces, et nous en attendons encore, suivant les nouvelles que j’ai reçues de Londres. Le général Mac Gregor, doit arriver avant peu avec 2.000 hommes de troupes, et quelques bâtiments de guerre de première forcé, qui ont été achetés en Angleterre pour le compte de Petat.
L’Espagne se trouve dans un état très critique et la guerre entre elle et les Etats-Unis d’Amérique est inévitable; le gouvernement américain sera le premier, je crois, qui reconnaitra l’indépendance de Venezuela. J’espère même, que nous en recevrons quelques secours, car nous venons de recevoir Monsieur Irvine, député de ce Gouvernement, qui habite en cette capitale. Je serais très charmé de cette alliance, attendu qu’elle serait avantageuse a tous deux, et qu’il est indispensable que les gouvernements américains libres, se réunissent, afin de consolider leur indépendance et être à même de repousser les efforts de la tyrannie!
Nous avons la nouvelle positive de la prise de Quito et de Lima par les armées de Buenos Aires, et je viens d’envoyer des armes et des munitions aux patriotes de la Nouvelle Grenade pour terminer la pacification de ces provinces. Toutes les plaines de Caracas sont en notre pouvoir; nous avons des divisions sur tous les points essentiels, et la principale armée sera en état de lutter et détruire les derniers efforts du despotisme espagnol. Ce qui prouve la débilité de nos ennemis, c’est qu’ils abandonnent tout l’intérieur pour se concentrer sur Puerto Cabello et être à portée d’évacuer en cas de revers.
Enfin, Monsieur le Président, considérant l’état des choses sous le point de vue le plus impartial, la République ne s’est jamais trouvée dans une position aussi avantageuse, et je crois pouvoir assurer, que la fin de cette année verra le terme de la guerre dans Venezuela.
Je désire ardemment que Venezuela soit libre, afin de pouvoir ouvrir des rapports plus fréquents avec les braves haïtiens, et pouvoir leur témoigner les sentiments fraternels et amicaux, que les vénézuéliens leur portent, et mon particulier; je vous prie, Monsieur le Président, de recevoir les assurances de ma considération la plus distinguée, avec laquelle j’ai l'honneur d’être votre humble et obéissant serviteur.
BOLÍVAR
Certifié conforme a l’original.
Le Secrétaire General. B. Inginac.
TRADUCCIÓN
Cuartel general de Angostura, a 14 de agosto de 1818, 8°
Al señor Presidente de la República de Haití. (Juan Pedro Boyer).
Señor Presidente:
He sabido con el mayor sentimiento la muerte del Presidente Petión: su patriotismo, su generosidad y las demás virtudes que lo caracterizaban, han excitado mi veneración y la de todos mis compatriotas; esa veneración será tan inmortal como el nombre de Petión.
La amistad y el desinterés con que el pueblo y las autoridades de la República de Haití le dieron hospitalidad a los emigrados de Tierra Firme, nos llenaron del más vivo reconocimiento; y yo particularmente hice votos por su prosperidad y por la conservación de la vida del digno jefe que lo gobernaba.
Esta catástrofe, burlando mis fervientes deseos, arrebata a Haití uno de sus más bravos defensores y le priva de uno de sus más dignos ciudadanos.
Sin embargo, en medio de tantas desgracias, los haitianos deben sentirse felices de la nueva elección que acaban de hacer llamando a V.E. a la primera magistratura de la República, y le ruego que me permita, señor Presidente, presentar a V.E. mis más sinceras felicitaciones.
Tengo el honor de dar a V.E. algunos datos acerca de los asuntos de Venezuela. Sin duda alguna la última campaña hubiera puesto fin al dominio de los españoles, si algTinas circunstancias desgraciadas, como la falta de municiones, no me hubiesen obligado a retirarme hasta que esté en aptitud de dar un golpe seguro. Este momento no está lejos.
Hemos recibido de Inglaterra gran cantidad de armas de todas clases, y esperamos aún más, según las noticias que he recibido de Londres. El general Mac Gregor, debe llegar en breve con 2.000 hombres de tropa y algunos buques de guerra de primer orden que han sido comprados en Inglaterra por cuenta del Estado.
Y La España se encuentra en un estado muy crítico, y la guerra entre ella y los Estados Unidos de América es inevitable; creo que el gobierno americano será el primero en reconocer la independencia de Venezuela. Espero, incluso, que nos proporcione algunos recursos, pues acabamos de recibir al señor Irvine agente de aquel gobierno, quien reside en esta capital. Me complacería mucho esta alianza, puesto que sería ventajosa para los dos países, y porque es indispensable que los gobiernos americanos libres se reúnan con el fin de consolidar su independencia y estar así en aptitud de rechazar los esfuerzos de la tiranía.
Tenemos noticias positivas de haber sido tomadas Quito y Lima por los ejércitos de Btienos Aires, y acabo de enviar armas y municiones a los patriotas de la Nueva Granada para terminar la pacificación de esas provincias. Todos los llanos de Caracas están en nuestro poder; tenemos divisiones en todos los puntos esenciales y el ejército principal se hallará en condiciones de luchar, y destruir los últimos esfuerzos del despotismo español. Lo que prueba la debilidad de nuestros enemigos, es que abandonan todo el interior para concentrarse en Puerto Cabello y estar en posición de evacuar el país en caso de derrota.
En fin, señor Presidente, considerando el estado de las cosas desde el punto de vista más imparcial, la República jamás se ha encontrado en posición tan ventajosa, y creo poder asegurar que el fin de este año verá el término de la guerra en Venezuela. Deseo ardientemente que Venezuela sea libre, con el fin de poder establecer relaciones más frecuentes con los valientes haitianos, y poder manifestarles los sentimientos fraternales y amistosos de los venezolanos hacia ellos, y los míos en particular; le ruego, señor Presidente, reciba la seguridad de mi -más distinguida consideración, con que tengo el honor de ser de V.E. humilde y obediente servidor.
BOLÍVAR
Certificado conforme al original.
El Secretario General, B. Inginac.
Source : Les archives du Venezuela
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