N É C R O L O G I E
Une mort funeste, une cruelle mort, vient de nous ravir S. A. R. Monseigneur le Prince Noël, Duc du Port-de-Paix, beau-frère du Roi, Grand Échanson, Membre du Grand-Conseil d’État, Grand-Maréchal d’Hayti, Grand Croix de l’Ordre royal et militaire de Saint Henry, Colonel-Général des Grenadiers de la Garde et Gouverneur de S. A. R. Monseigneur le Prince Royal.
Élevé sous les yeux du Roi HENRY Ier dès sa plus tendre jeunesse, il fit, sous ce grand Capitaine l’apprentissage du noble métier des Armes; il combattit vaillamment pour la Liberté et l’Indépendance de son Pays. C’est au milieu des combats, nourri dans la vie des camps, qu’il acquît ce calme, ce sang froid, cette bravoure peu commune qui le distinguaient dans les dangers; vertus et apanages héréditaires de son Auguste et Royale Famille. Doué d’un courage héroïque, intrépide dans les combats, affable, doux, libéral, humain et honnête homme; à ces qualités guerrières, il joignait toutes les vertus civiles et privées; obligeant sans ostentation, ardent pour ses Amis, charitable pour le Pauvres, bienfaisant pour tout le monde, il préféra toujours le mérite à la faveur, et l’honneur à l’intérêt; juste appréciateur de la discipline militaire, il sût concilier la rigueur des devoirs avec ceux que prescrit l’humanité; chéri de ses Concitoyens par la douceur de son commerce et adoré des Soldats par le soin qu’il prenait de leur conservation, il eut l’estime générale de la Cour, de la Ville et des Campagnes. Les regrets et les pleurs de l’Armée et la voix du Peuple font mieux son Éloge que tout ce qu’on en pourrait dire.
Il avait pour le Roi, un attachement filial, une fidélité à toute épreuve et une obéissance sans bornes; toujours prêt à exécuter ses ordres dans les entreprises les plus difficiles; le Roi qui l’honorait d’une amitié vraiment paternelle, avait confié à son zèle, à son assiduité, et à son dévouement, la garde de la Citadelle Henry, ce Boulevart de la Liberté et de l’Indépendance. C’est là, qu’il fit une abnégation entière de tous ses intérêts privés, de toutes ses affections particulières, pour se consacrer uniquement à ses devoirs; c’est là, qu’on le vit mettre en pratique ses grandes qualités et qu’il justifia d’une manière si complète, la haute confiance qui avait été placée en lui; lorsqu’un Coup de Tonnerre tombé sur ce Monument le 25 Août de l’Année 1818, an 15e de l’Indépendance et le 8e du règne de Sa Majesté, à Cinq heures de l’après-midi, fit une explosion dans la salle d’artifice, qui vint plonger dans le deuil et la consternation tous les Amis de la Patrie. Ce Prince infortuné, digne d’un meilleur sort, périt d’une manière funeste et à jamais regrettable, dans ce déplorable événement, à la fleur de son âge, après avoir passé Trente-trois années, Onze mois et Quinze jours dans ce monde, emportant les pleurs et les regrets de son Roi, de sa Famille et de ses Concitoyens.
Source : Gazette Royale d'Hayti
Kòman fè li make ane 1767-1820 sou meday la « les Armoires du Roi Henry Christophe 1767-1820 ». Yo pa ta konnen ane anmò l nan vivan Wa a.
RépondreSupprimerBonjou,
SupprimerMeday la se se yon meday pou komemore lavi Kristof ki fèt an 1767 e ki mouri an 1820. Kom Prens Nwèl se te yon gwo diyitè rejim li an, nou mete meday la pou ilistre dokiman an.