Alors qu'étaient convoqués les États généraux de 1789 en France, les habitants d'un petit village de Haute-Saône en France du nom de Champagney, rédigeaient un article, le 29e de leur cahier de doléances, pour fustiger l'esclavage pratiqué dans les colonies françaises et réclamer son abolition pure et simple. Le document est connu sous le nom de "Vœu de Champagney". Nous partageons in extenso l'article en question.
Les habitants et communauté de Champagney ne peuvent penser aux maux que souffrent les nègres dans les colonies, sans avoir le cœur pénétré de la plus vive douleur, en se représentant leurs semblables, unis encore à eux par le double lien de la religion, être traités plus durement que ne le sont les bêtes de somme. Ils ne peuvent se persuader qu'on puisse faire usage des productions des dites colonies si l'on faisait réflexion qu'elles ont été arrosées du sang de leurs semblables : ils craignent avec raison que les générations futures, plus éclairées et plus philosophes, n'accusent les Français de ce siècle d'avoir été anthropophages, ce qui contraste avec le nom de français et encore plus celui de chrétien. C'est pourquoi, leur religion leur dicte de supplier très humblement Sa Majesté de concerter les moyens pour, de ces esclaves, faire des sujets utiles au royaume et à la patrie.
Nota : Champagney comptait 3 766 habitants en 2018.