CONVENTION
Entre S.S. le Souverain Pontife Pie X
et Son Excellence Fabre Geffrard, président de la République d'HaïtiAU NOM DE LA TRÈS SAINTE ET INDIVISIBLE TRINITÉ
S.S. le Souverain Pontife PIE X, et S. Ex. le Président de la République d’Haïti Fabre GEFFRARD, désirant organiser et régler convenablement l’exercice de la religion catholique, apostolique et romaine dans la République d’Haïti, ont choisi pour ministres plénipotentiaires:
S.S. Le Souverain Pontife PIE X, son Éminence le cardinal Jacques Antonelli, son Secrétaire d’État, etc., etc.
Son Excellence le Président d’Haïti, Fabre Geffrard, Mr Pierre Faubert, ancien aide-de-camp et secrétaire du Président d’Haiti, Jean-Pierre Boyer, et ancien ministre du gouvernement haïtien près du gouvernement français;
Lesquels plénipotentiaires, après l’échange de leurs pleins pouvoirs respectifs, ont arrêté la convention suivante.
Article 1er:
La religion catholique, apostolique et romaine, qui est la religion de la grande majorité des Haïtiens, sera spécialement protégée, ainsi que ses ministres dans la République d’Haiti, et jouira des droits et attributs qui lui sont propres.
Article 2:
La ville de Port-au-Prince, capitale de la République d’Haiti, est érigé en archevêché. Des diocèses relevant de cette métropole seront établis le plus tôt possible, ainsi que d’autres archevêchés et évêchés, si c’est nécessaire; et les circonscriptions en seront réglées par le Saint-Siège de concert avec le Gouvernement haïtien.
Article 3:
Le Gouvernement de la République d’Haiti s’oblige d’accorder et de maintenir aux archevêchés et aux évêchés un traitement annuel convenable sur les fonds du trésor.
Article 4:
Le Président d’Haiti jouira du privilège de nommer les Archevêques et les Évêques; et si le Saint-Siège leur trouve les qualités requises par les saints canons il leur donnera l’institution canonique.
Il est entendu que les ecclésiastiques nommés aux archevêchés et évêchés ne pourront exercer leur juridiction avant de recevoir l’institution canonique; et dans le cas ou le Saint-Siège croirait devoir ajourner ou ne pas conférer cette institution, il en informera le Président d’Haiti, lequel, dans ce dernier cas, nommera un autre ecclésiastique.
Article 5:
Les Archevêques et les Évêques, avant d’entrer dans l’exercice de leur ministère pastoral, prêteront directement, entre les mains du Président d’Haiti, le serment suivant:
« Je jure et promets à Dieu, sur les Saints Évangiles, comme il convient à un Évêque, de garder obéissance et fidélité au Gouvernement établi par la Constitution d’Haiti et de rien entreprendre ni directement ni indirectement qui soit contraire aux intérêts de la République »
Les Vicaires Généraux, les Curés et les Vicaires des paroisses, ainsi que tous les membres de la hiérarchie ecclésiastique, tous les chefs d’écoles ou institutions religieuses prêteront, avant d’exercer leur office, entre les mains de l’autorité civile désignée par le Président d’Haiti, le même serment que celui des Archevêques et des Évêques.
Article 6:
L’Archevêque et l’Évêque pourra instituer, pour le bien du diocèse, après s’être entendu au préalable avec le Président d’Haiti ou ses délégués, un chapitre composé d’un nombre convenable de chanoines conformément aux dispositions canoniques.
Article 7:
Dans les grands et petits séminaires qui, selon le besoin, pourront être établis, le régime, l’administration et l’instruction seront réglés conformément aux lois canoniques, par les Archevêques ou les Évêques, qui nommeront librement aussi les supérieurs, directeurs et professeurs de ces établissements.
Article 8:
Les Archevêques et les Évêques nommeront leurs Vicaires Généraux. Dans le cas de décès ou de démission de l’Archevêque ou de l’Évêque diocésain, le diocèse sera administré par le Vicaire Général que l’un ou l’autre aura désigné comme tel, et à défaut de cette désignation, par celui qui sera le plus ancien dans l’office de Vicaire Général. Tous les autres, s’il y en a, exerceront leurs fonctions sous la dépendance de ce Vicaire., et cela en vertu du pouvoir extraordinaire accordé à cet effet par le Saint-Siège. Cette disposition sera en vigueur tant qu’il n’y aura par un chapitre cathédrale, et, quand ce chapitre existera, il nommera, conformément aux prescriptions canoniques, le Vicaire capitulaire.
Article 9:
Les Archevêques et les Évêques nommeront les Curés et les Vicaires des paroisses, ainsi que les membres des chapitres qui pourront être institués, et ces nominations se feront conformément aux lois canoniques. Ils examineront les lettres d’ordination, les dimissoriales et les exéats, ainsi que les autres lettres testimoniales des ecclésiastiques étrangers qui viendront dans la République pour exercer le saint ministère.
Article 10:
Les Archevêques et les Évêques, pour le régime de leurs églises, seront libres d’exercer tout ce qui est dans les attributions de leur ministère pastoral, selon les règles canoniques.
Article 11:
S’il était nécessaire d’apporter des changements à la circonscription actuelle des paroisses, ou d’en ériger de nouvelles, les Archevêques et les Évêques y pourvoiraient en se concertant, au préalable, pour cet objet, avec le Président d’Haiti ou ses délégués.
Article 12:
Dans l’intérêt et l’avantage spirituel du pays, on pourra y instituer des ordres et des établissements religieux approuvés par l’Eglise. Tous ces établissements seront institués par les Archevêques et les Evêques, qui se concerteront, au préalable, avec le Président d’Haiti ou ses délégués.
Article 13:
Il ne sera porté aucune entrave à la libre correspondance des Evêques, du Clergé et des fidèles en Haiti avec le Saint-Siège, sur les matières de religion, de même que des Evêques avec leurs diocésains.
Article 14:
Les fonds curiaux ne seront employés dans chaque paroisse qu’à l’entretien du culte et de ses ministres, ainsi qu’aux frais et dépenses des séminaires et autres établissements pieux. L’administration de ces fonds sera confiée, sous la haute surveillance de l’Archevêque ou de l’Évêque diocésain, au Curé de la paroisse ou au directeur du conseil des notables, lesquels choisiront un caissier parmi les citoyens du lieu.
Article 15:
La formule suivante de prière sera récitée ou chantée à la fin de l’office divin dans toutes les églises catholiques d’Haïti : Domine, salvam fac Rempublicam cum Prœside nostro N… Et exaudi nos in die qua invocaverimus te.
Article 16:
Il est déclaré de la part du Président d’Haïti et il est bien entendu de la part du Saint-Siège, que l’exécution de tout ce qui est stipulé dans le présent Concordat ne pourra être entravée par aucune disposition des lois de la République d’Haïti, ou aucune interprétation contraire des dites lois, ou des usages en vigueur.
Article 17:
Tous les points concernant les matières ecclésiastiques non mentionnées au présent Concordat, seront réglées conformément à la discipline en vigueur dans l’Église, approuvée par le Saint-Siège.
Article 18:
Le présent Concordat sera de part et d’autre ratifié, et l’échange des ratifications aura lieu à Rome ou à Paris, dans le délai de six mois au plus tôt, si faire se peut.
Fait en double à Rome, le 28 mars 1860.
Source : Haiti référence
Port-au-Prince, le 8 février 1808, an V.
Le Sénat,
Ouï le rapport de son comité des finances ;
Considérant que récompenser les actions utiles à l'État, est une partie de ses obligations, et que si dans nos jeunes militaires, l'amour de la patrie suffit seul pour les porter aux actions d'éclat, il n'est pas moins de ses devoirs de donner des preuves de sa reconnaissance à ceux qui, par leur courage et leur bravoure, ont rendu des services importants à la patrie ;
Considérant l'action héroïque du jeune COUSTARD, qui sacrifie sa vie pour sauver celle du premier chef de l'État ;
Considérant que cette action, qui le place à côté des héros dont les hauts faits ont illustré leur pays, mérite la reconnaissance nationale ;
DÉCRÈTE ce qui suit :
Art. 1. Le citoyen COUSTARD, père, recevra à titre de reconnaissance nationale une pension annuelle et viagère de quatre cents gourdes.
Art. 2. Cette pension sera payée par quartier, de trois mois en trois mois.
Art. 3. La susdite pension sera réversible sur la tête de son épouse.
Art. 4. La présente loi sera imprimée et mise à l'ordre des armées de la République.
Port-au-Prince, le 8 février 1808, an V.
Signé : BONNET, président, Pélage VAREIN et L.-A. DAUMEC,
Secrétaires.
AU NOM DE LA RÉPUBLIQUE.
Le Président d'Haïti ordonne que la loi ci-dessus, etc.
Signé : PÉTION.
Par le président :
B. BLANCHET, secrétaire général.
Nota : Philippe Jérôme Coutilien Coutard est né le 10 novembre 1778. Il servit dans la 4ème demi-brigade sous Toussaint Louverture. Il devint lieutenant des grenadiers en 1804. Il entra au service de Pétion pendant la guerre civile suivant la mort de Dessalines. Il prit part à la bataille de Sibert, près de Port-au-Prince, entre les troupes de Christophe et celles de Pétion, où il mourut le 1er janvier 1807. En se coiffant du chapeau galonné de général, les soldats de Christophe le poursuivirent et le tuèrent à coup de sabre, pensant avoir tué Pétion. Il était lors de cette bataille à la tête d'une compagnie de la troisième demi-brigade.
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Alexandre Pétion |
Au quartier général de Port-au-Prince,
le 19 octobre 1806.
Madame,
Toutes les lois de la nature les plus sacrées, violées par celui qui porta le nom de votre époux, la destruction générale des véritables défenseurs de l'État, dont l'arrêt était sorti de sa bouche coupable, l'excès du crime, enfin, a fait courir aux armes tous les citoyens opprimés pour se délivrer de la tyrannie la plus insupportable. Le sacrifice est consommé, et la mémorable journée du 17 avait été fixée par la Providence pour le moment de la vengeance. Voici, Madame, le tableau raccourci des derniers événements, et la fin de celui qui profana le titre qui l'unissait à vous.
Quelle différence de la vertu au crime! quel contraste! À peine respirons-nous, après la grandeur de nos dangers, qu'en élevant nos mains vers l'Essence suprême, votre nom, vos qualités inestimables, vos peines, votre patience à les supporter, tout vient se retracer à nos cœurs et à nous rappeler ce que le devoir, la reconnaissance, l'admiration nous inspirent pour vous. Consolez-vous, Madame ; vous êtes au milieu d'un peuple qui consacrerait sa vie pour votre bonheur : oubliez que vous fûtes femme de DESSALINES, pour devenir l'épouse adoptive de la nation la plus généreuse, qui ne connut de haine que contre son seul oppresseur. Vos biens, vos propriétés, tout ce qui vous appartient, ou sur quoi vous avez quelques droits, est un dépôt confié à nos soins pour vous les transmettre dans toute son intégrité ; ils sont sous la sauvegarde de l'amour de vos concitoyens. C'est au nom de toute l'armée, dont je me glorifie aujourd'hui d'être l'interprète, que je vous prie, Madame, d'agréer l'assurance des sentiments qui l'animent pour vos vertus, et dont les traits gravés dans tous les cœurs ne pourront jamais s'effacer.
J'ai l'honneur de vous saluer avec respect,
Le général commandant la 2e division de l'Ouest,
Signé : PETION
Le 13 mai 1888, après six jours de vote et de débats au Congrès, la Princesse Isabel a signé la loi d'or, décrétant l'abolition de l'esclavage au Brésil. Pendant environ 350 ans, le pays a été le plus grand territoire esclavagiste de l'Occident, détenant environ 4,5 millions d'esclaves africains travaillant à la campagne et en ville.LOI AUREA
La Princesse Impériale Régente, au nom de Sa Majesté l'Empereur, le Sieur Pedro II, fait connaître à tous les sujets de l'Empire que l'Assemblée Générale a décrété et qu'elle a sanctionné la loi suivante :
Art. 1° : L'esclavage au Brésil est déclaré éteint à compter de la date de la présente loi.
Art. 2 : Les dispositions contraires sont révoquées.
Il est ordonné, par conséquent, à toutes les autorités, à qui appartiennent la connaissance et l'exécution de la loi référencée, de l'accomplir, et de la leur faire accomplir et conserver aussi entièrement qu'elle y est contenue.
Le secrétaire d'État à l'Agriculture, au Commerce et aux Travaux publics et secrétaire des Affaires étrangères par intérim, le Lic. Rodrigo Augusto da Silva, du Conseil de Sa Majesté l'Empereur, fait procéder à son impression, sa publication et son exécution.
Donné au Palais de Rio de Janeiro, le 13 mai 1888, an 67 de l'Indépendance et de l'Empire.
Prince régent impérial.
RODRIGO AUGUSTO DA SILVA
Ce texte ne remplace pas celui publié dans le CLBR, de 1888.
Lettre de loi, par laquelle Votre Altesse Impériale ordonne l'exécution du Décret de l'Assemblée Générale, qu'elle a jugé bon de sanctionner, déclarant l'esclavage éteint au Brésil, comme il y est dit.
Pour votre Altesse impériale, voir.
Major de la Chancellerie de l'Empire - Antonio Ferreira Vianna.
Transité le 13 mai 1888 : José Júlio de AlbuquerqueVersion portugaiseA Princesa Imperial Regente, em nome de Sua Majestade o Imperador, o Senhor D. Pedro II, faz saber a todos os súditos do Império que a Assembléia Geral decretou e ela sancionou a lei seguinte:
Art. 1°: É declarada extincta desde a data desta lei a escravidão no Brazil.
Art. 2°: Revogam-se as disposições em contrário.
Manda, portanto, a todas as autoridades, a quem o conhecimento e execução da referida Lei pertencer, que a cumpram, e façam cumprir e guardar tão inteiramente como nella se contém.
O secretário de Estado dos Negócios da Agricultura, Comercio e Obras Publicas e interino dos Negócios Estrangeiros, Bacharel Rodrigo Augusto da Silva, do Conselho de sua Majestade o Imperador, o faça imprimir, publicar e correr.
Dada no Palácio do Rio de Janeiro, em 13 de maio de 1888, 67º da Independência e do Império.
Princeza Imperial Regente.
RODRIGO AUGUSTO DA SILVA
Este texto não substitui o publicado na CLBR, de 1888
Carta de lei, pela qual Vossa Alteza Imperial manda executar o Decreto da Assembléia Geral, que houve por bem sanccionar, declarando extincta a escravidão no Brazil, como nella se declara.
Para Vossa Alteza Imperial ver.
Chancellaria-mór do Império.- Antonio Ferreira Vianna.
Transitou em 13 de Maio de 1888.- José Júlio de Albuquerque
Port-au-Prince, le 29 mai 1896,
an 93° de l'Indépendance.Général,La danse de vaudoux, que nos divers Gouvernements, depuis le Concordat, se sont évertués à abolir, secondés dans cette œuvre de moralisation par l’action bienfaisante du clergé, a reparu avec une recrudescence inaccoutumée au milieu de nos centres ruraux, et même au sein de nos villes.Cette réapparition est due, croyons-nous, aux derniers événements politiques dont l'effet a été, en tournant les esprits vers d'autres préoccupations, d'amener un certain relâchement dans l'exécution des mesures de répressions ordonnées à l'endroit de cette pratique réprouvée.Le Gouvernement voulant réagir contre cette mauvaise tendance, qui porte atteinte à la morale publique et aux saines doctrines de la Religion, je vous invite, Général, à passer à vos subordonnés, tant dans les villes que dans les campagnes, les instructions les plus formelles, afin que les délinquants soient livrés à la justice et punis conformément à la loi.Accusez-moi réception de la présente circulaire, et recevez, en même temps, Général, l'assurance de ma considération distinguée.BUTEAU**Louis Joseph BUTEAU
Le Conseil d'État de la République de Cuba, faisant usage des attributions qui lui sont conférées et sur proposition de son président, a adopté la présente :
ACCORD NUMÉRO 2865
PREMIÈREMENT : Décerne l''Ordre "JOSÉ MARTÍ" au président de la République d'Haiti, Monsieur
RENÉ PRÉVAL
En reconnaissance de ses gestes d'amitié et son appui au peuple cubain et à la Révolution.
DEUXIÈMEMENT: Que l'insigne de l'Ordre soit remis au décoré, dans un acte solennel, à l'occasion de sa visite dans notre pays.
DONNÉ au Palais de la Révolution, dans la ville de La Havane, le 6 novembre 1998.
Fidel Castro Ruz
Président du Conseil d'Etat
El texto en castellano
J'ai également osé assister aux officiers de milice, en particulier le Capitaine Smith de la Division de Frederiksted, dont le Corps est sans aucun doute le meilleur corps de milice des Antilles, la plus grande satisfaction de Votre Majesté à l'égard de vos efforts dans l'introduction du Commandement danois et des règlements d'exercice de la NYE, susciterait sans aucun doute une grande émulation entre vous.
J'avais l'intention d'envoyer à Boyer une lettre de compliment à l'occasion de la reconnaissance par la France de l'indépendance d'Haïti, dans l'espoir d'obtenir quelques avantages commerciaux pour Saint-Thomas mais quand on m'a informé que Boyer avait dû promettre à la France de ne pas ouvrir la communication avec les autres Antilles, j'ai abandonné ce plan. Chamberlain v. Scholten estime également que Boyer ne mérite pas une lettre de compliment, mais si l'on pouvait obtenir des avantages commerciaux, il ne fallait probablement pas regarder de trop près les formes de courtoisie.
Il semble y avoir de graves troubles en Haïti sur les termes de la reconnaissance. Si j'apprends quelque chose de plus à ce sujet, je le signalerai immédiatement, et si cela semble important, j'enverrai le brick là-bas pour m'en assurer.
Le plus soumis
B.
Source : Archives danoises
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Patrice Lumumba, ancien Premier ministre congolais |
Ce discours a été prononcé au moment de la proclamation de l'indépendance de l'actuel Congo-Kinshasa le 30 juin 1960 par Patrice Lumumba, Héros de l'indépendance du Congo et ancien Premier ministre de ce nouveau Congo indépendant. Ce discours fait suite à celui de Baudouin, Roi des Belges, qui a glorifié lors de cette cérémonie la présence et la colonisation belges au Congo. M. Lumumba a dû rectifier son discours après avoir écouté le Souverain des Belges pour rappeler les faits, la domination de son peuple et le rôle néfaste du colonialisme de Bruxelles dans son pays.Congolais et Congolaises, Combattants de la liberté aujourd’hui victorieux, je vous salue au nom du gouvernement congolais. À vous tous, nos amis qui avez lutté sans relâche à nos côtés, je vous demande de faire de ce 30 juin 1960 une date illustre que vous garderez ineffaçablement gravée dans vos cœurs, une date dont vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants.Cette indépendance du Congo, nul Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier que c’est par la lutte qu’elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle, nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang.
Cette lutte, qui fut de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu’au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable, pour mettre fin à l’humiliant esclavage qui nous était imposé par la force.Ce fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste ; nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de notre mémoire, car nous avons connu le travail harassant exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger à notre faim, ni de nous vêtir ou nous loger décemment, ni d’élever nos enfants comme des êtres chers. Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des « nègres ».Nous avons connu les souffrances atroces des relégués pour opinions politiques ou croyances religieuses ; exilés dans leur propre patrie, leur sort était vraiment pire que la mort même.Nous avons connu qu’il y avait dans les villes des maisons magnifiques pour les Blancs et des paillottes croulantes pour les Noirs.Qui oubliera enfin les fusillades où périrent tant de nos frères, les cachots où furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient plus se soumettre au régime d’injustice, d’oppression et d’exploitation.Nous qui avons souffert dans notre corps et dans notre cœur de l’oppression colonialiste, nous vous le disons tout haut : tout cela est désormais fini.La République du Congo a été proclamée et notre cher pays est maintenant entre les mains de ses propres enfants. Ensemble, mes frères, mes sœurs, nous allons commencer une nouvelle lutte, une lutte sublime qui va mener notre pays à la paix, à la prospérité et à la grandeur. Nous allons établir ensemble la justice sociale et assurer que chacun reçoive la juste rémunération de son travail.Nous allons montrer au monde ce que peut faire l’homme noir lorsqu’il travaille dans la liberté, et nous allons faire du Congo le centre de rayonnement de l’Afrique toute entière. Nous allons veiller à ce que les terres de notre patrie profitent véritablement à ses enfants. Nous allons revoir toutes les lois d’autrefois et en faire de nouvelles qui seront justes et nobles. Et pour tout cela, chers compatriotes, soyez sûrs que nous pourrons compter non seulement sur nos forces énormes et nos richesses immenses, mais sur l’assistance de nombreux pays étrangers dont nous accepterons la collaboration chaque fois qu’elle sera loyale et ne cherchera pas à nous imposer une politique quelle qu’elle soit.Ainsi, le Congo nouveau que mon gouvernement va créer sera un pays riche, libre et prospère.Je vous demande à tous d’oublier les querelles tribales qui nous épuisent et risquent de nous faire mépriser à l’étranger.Je vous demande à tous de ne reculer devant aucun sacrifice pour assurer la réussite de notre grandiose entreprise. L’indépendance du Congo marque un pas décisif vers la libération de tout le continent africain.Notre gouvernement fort – national – populaire, sera le salut de ce pays. J’invite tous les citoyens congolais, hommes, femmes et enfants de se mettre résolument au travail, en vue de créer une économie nationale prospère qui consacrera notre indépendance économique.Hommage aux combattants de la liberté nationale !Vive l’Indépendance et l’Unité africaine !Vive le Congo indépendant et souverain !
Les nouvelles qui parviennent d’Haïti confirment le grand chaos qu’on était en droit d’attendre dans la situation exceptionnelle engendrée par la catastrophe.Surprise, étonnement, commotion dans les premiers instants, désir dans les recoins les plus éloignés de la planète de prêter de l’aide sans retard… Qu’envoyer et comment le faire vers une petite île des Caraïbes depuis la Chine, l’Inde, le Vietnam et d’autres endroits situés à des dizaines de milliers de kilomètres de distance ? L’ampleur du séisme et la pauvreté du pays génèrent dans les premiers instants des idées de besoins imaginaires qui donnent lieu à toutes sortes de promesses possibles qu’on s’efforce ensuite de concrétiser par tous les moyens.Pour nous, Cubains, nous avons compris que le plus important était de sauver des vies, ce pour quoi nous sommes entraînés face non seulement à des catastrophes de ce genre, mais aussi à d’autres désastres naturels de nature sanitaire.Des centaines de médecins cubains étaient déjà sur place, ainsi qu’un bon nombre de jeunes Haïtiens aux origines modestes, convertis en de bons professionnels de la santé, car c’est à cela que nous avons consacré notre coopération avec ce pays frère et voisin depuis de longues années. Une partie de nos compatriotes était toutefois en vacances, tandis que des Haïtiens se formaient ou étudiaient à Cuba.Le tremblement de terre a dépassé tous les calculs : les modestes demeures de pisé et de torchis – dans une ville de presque deux millions d’habitants – ne pouvaient pas résister. De solides bâtiments publics se sont effondrés, des îlots entiers se sont écroulés sur leurs habitants qui se trouvaient chez eux alors que la nuit tombait et qui furent ensevelis sous les ruines, vivants ou morts. Les personnes blessées qui remplissaient les rues réclamaient des secours. La force des Nations Unies (MINUSTAH), le gouvernement et la police se sont retrouvés sans direction ni commandement. Ces institutions employant des milliers de personnes se sont attelées dans les premiers moments à la tâche de savoir quelles sont celles qui étaient en vie et où.La première chose qu’on faite nos médecins dévoués en Haïti et les jeunes spécialistes de la santé formés à Cuba, c’est de communiquer entre eux afin de connaître leur sort et de savoir sur quoi ils pouvaient compter pour aider le peuple haïtien dans cette tragédie.Ceux qui étaient en congés à Cuba et les médecins haïtiens qui suivaient une spécialisation dans notre pays se sont aussitôt préparés à partir. D’autres experts cubains en chirurgie qui avaient rempli des missions difficiles se sont offerts à les accompagner. Ainsi, en moins de vingt-quatre heures, nos médecins avaient déjà soigné des centaines de patients. Aujourd’hui, 16 janvier, à peine trois jours et demi après la tragédie, ils avaient traité plusieurs milliers de victimes.Ce samedi midi, la direction de notre brigade a informé entre autres :« Ce que font les compagnons est vraiment digne d’éloge. Ils sont tous d’avis que ce qui s’est passé au Pakistan pâlit en comparaison [il y a eu là-bas un grave séisme où certains ont travaillé]. Là-bas, ils avaient dû soigner bien des personnes ayant souffert de fractures, parfois mal consolidées, ou l’écrasement de membres, mais ici ça dépasse tout ce qu’ont peut imaginer : de nombreuses amputations ; il faut pratiquement amputer en plein air : c’est l’image de ce qu’ils avaient supposé se passer pendant une guerre.« … l’hôpital Delmas 33 fonctionne déjà ; il compte trois blocs opératoires dotés de groupes électrogènes, des secteurs de consultation, etc., mais il est absolument bondé.« …douze médecins chiliens nous ont rejoints, dont un anesthésiste, ainsi que huit médecins vénézuéliens, et neuf religieuses espagnoles ; on attend d’un moment à l’autre dix-huit Espagnols auxquels l’ONU et le ministère haïtien de la Santé publique avaient confié l’hôpital, mais qui n’avaient pas les ressources d’urgence qui n’avaient pas pu arriver, si bien qu’ils ont décidé de se joindre à nous et de commencer à travailler sans retard.« …trente-deux médecins haïtiens résidents ont été envoyés ici, dont six allaient partir directement à Carrefour, un endroit totalement dévasté. Les trois équipes de chirurgiens cubains qui sont arrivées hier ont aussi fait le voyage.« …nous opérons dans les installations médicales suivantes à Port-au-Prince : l’hôpital La Renaissance, l’hôpital de la Sécurité sociale et l’hôpital de la Paix.« …quatre centres de diagnostic intégral fonctionnent aussi. »Cette information donne une petite idée de ce que font en Haïti les personnels médicaux de Cuba et ceux d’autres pays qui travaillent avec eux, parmi les premiers à être arrivés dans ce pays. Notre personnel est disposé à coopérer et à joindre ses forces avec tous les spécialistes de la santé envoyés de partout pour sauver des vies dans ce peuple frère. Haïti pourrait se convertir en un exemple de ce que l’humanité peut faire pour soi. La possibilité et les moyens existent ; c’est la volonté, toutefois, qui fait défaut.Plus l’on mettra de temps à enterrer ou à incinérer les morts, à distribuer des aliments et d’autres produits vitaux, et plus les risques d’épidémies et de violences sociales s’aggraveront.Haïti permettra de prouver combien de temps l’esprit de coopération durera avant que ne l’emportent l’égoïsme, le chauvinisme, les intérêts mesquins et le mépris d’autres nations.Les changements climatiques menacent toute l’humanité. Le séisme de Port-au-Prince nous rappelle à tous, à peine trois semaines après, à quel point nous avons été égoïstes et suffisants à Copenhague !Les pays observent de près tout ce qu’il se passe en Haïti. L’opinion publique mondiale et les peuples seront de plus sévères et implacables dans leurs critiques.Fidel Castro RuzLe 16 janvier 201019 h 46Source : fidelcastro.cu

Au début du XIIIe siècle, à l’issue d’une grande victoire militaire, le fondateur de l’Empire mandingue et l’assemblée de ses « hommes de tête » ont proclamé à Kouroukan Fouga la « Charte du Mandén nouveau », du nom du territoire situé dans le haut bassin du fleuve Niger, entre la Guinée et le Mali actuels. La Charte, qui est l’une des plus anciennes constitutions au monde même si elle n’existe que sous forme orale, se compose d’un préambule et de sept chapitres prônant notamment la paix sociale dans la diversité, l’inviolabilité de la personne humaine, l’éducation, l’intégrité de la patrie, la sécurité alimentaire, l’abolition de l’esclavage par razzia, la liberté d’expression et d’entreprise. Si l’Empire a disparu, les paroles de la Charte et les rites associés continuent d’être transmis oralement, de père en fils, et de manière codifiée au sein du clan des Malinkés. Pour que la tradition ne soit pas perdue, des cérémonies commémoratives annuelles de l’assemblée historique sont organisées au village de Kangaba (contigu à la vaste clairière Kouroukan Fouga, de nos jours au Mali, près de la frontière de la Guinée). Elles sont soutenues par les autorités locales et nationales du Mali, et en particulier les autorités coutumières, lesquelles y voient une source d’inspiration juridique ainsi qu’un message d’amour, de paix et de fraternité venu du fond des âges. La Charte du Mandén représente aujourd’hui encore le socle des valeurs et de l’identité des populations concernées. (Source Unesco)
Déclaration des ChasseursArt. 1. Les chasseurs déclarent :Toute vie (humaine) est une vie.Il est vrai qu’une vie apparaît à l’existence avant une autre, Mais une vie n’est pas plus ancienne,Ni plus respectable qu’une autre vie.De même qu’une vie n’est pas supérieure à une autre.Art. 2. Les chasseurs déclarent :Toute vie étant une vie,Tout tort causé à une vie exige réparation.Par conséquent,Que nul ne s’en prenne gratuitement à son voisin,Que nul ne cause du tort à son prochain,Que nul ne martyrise son semblable.Art. 3. Les chasseurs déclarent :Que chacun veille sur son prochain,Que chacun vénère ses géniteurs,Que chacun éduque ses enfants,Que chacun entretienne (pourvoie aux besoins) des membres de sa famille.Art. 4. Les chasseurs déclarent :Que chacun veille sur le pays de ses pères.Par pays ou patrie,Il faut entendre aussi et surtout les hommes.Car tout pays, toute terreQui verrait les hommes disparaître de sa surfaceDeviendrait aussitôt nostalgique.Art. 5. Les chasseurs déclarent :La faim n’est pas une bonne chose,L’esclavage n’est pas non plus une bonne chose.Il n’y a pas pire calamité que ces choses-là,Dans ce bas monde.Tant que nous détiendrons le carquois et l’arc,La faim ne tuera plus personne au Manden,Si d’aventure la famine venait à sévir.La guerre ne détruira plus jamais de villagePour y prélever des esclaves.C’est dire que nul ne placera désormaisLe mors dans la bouche de son semblable,Pour aller le vendre.Personne ne sera non plus battu,A fortiori mis à mort,Parce qu’il est fils d’esclave.Art. 6. Les chasseurs déclarent :L’essence de l’esclavage est éteinte ce jourD’un mur à l’autre du Manden.La razzia est bannie à compter de ce jour au Manden.Les tourments nés de ces horreurs sont finisÀ partir de ce jour au Manden.Quelle épreuve que le tourment !Surtout lorsque l’opprimé ne dispose d’aucun recours.Quelle déchéance que l’esclavage !L’esclave ne jouit d’aucune considération,Nulle part dans le mondeArt. 7. Les gens d’autrefois nous disent :L’homme en tant qu’individuFait d’os et de chair, De moelle et de nerfs,Se nourrit d’aliments et de boissons.Mais son âme, son esprit vit de trois choses :Voir celui qu’il a envie de voir,Dire ce qu’il a envie de dire,Et faire ce qu’il a envie de faire.Si une seule de ces choses venait à manquer à l’âme,Elle en souffriraitEt s’étiolerait sûrement.En conséquence, les chasseurs déclarent :Chacun dispose désormais de sa personne,Chacun est libre de ses actes,Dans le respect des interdits, des lois de la Patrie.Tel est le serment du MandenÀ l’adresse des oreilles du monde tout entier.
En ce soixantième anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo, je tiens à vous adresser ainsi qu’au peuple congolais mes vœux les plus chaleureux.Cet anniversaire est l’occasion de renouveler nos sentiments d’amitié profonde et de nous réjouir de la coopération intense qui existe entre nos deux pays dans tant de domaines, et notamment dans le domaine médical qui nous mobilise en cette période de pandémie. La crise sanitaire nous frappe au milieu d’autres préoccupations. Le partenariat privilégié entre la Belgique et le Congo est un atout pour y faire face. En ce jour de fête nationale, je souhaite réaffirmer notre engagement à vos côtés.Pour renforcer davantage nos liens et développer une amitié encore plus féconde, il faut pouvoir se parler de notre longue histoire commune en toute vérité et en toute sérénité.Notre histoire est faite de réalisations communes mais a aussi connu des épisodes douloureux. A l’époque de l’État indépendant du Congo des actes de violence et de cruauté ont été commis, qui pèsent encore sur notre mémoire collective. La période coloniale qui a suivi a également causé des souffrances et des humiliations. Je tiens à exprimer mes plus profonds regrets pour ces blessures du passé dont la douleur est aujourd’hui ravivée par les discriminations encore trop présentes dans nos sociétés. Je continuerai à combattre toutes les formes de racisme. J’encourage la réflexion qui est entamée par notre parlement afin que notre mémoire soit définitivement pacifiée.Les défis mondiaux demandent que nous regardions vers l’avenir dans un esprit de coopération et de respect mutuel. Le combat pour la dignité humaine et pour le développement durable requiert d’unir nos forces. C’est cette ambition que je formule pour nos deux pays et pour nos deux continents, africain et européen.Les circonstances actuelles ne permettent malheureusement pas de me rendre dans votre beau pays, que j’aimerais tant mieux connaître. J’espère que j’en aurai bientôt l’opportunité.
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