Port-au-Prince, le 29 mai 1896,
an 93° de l'Indépendance.Général,La danse de vaudoux, que nos divers Gouvernements, depuis le Concordat, se sont évertués à abolir, secondés dans cette œuvre de moralisation par l’action bienfaisante du clergé, a reparu avec une recrudescence inaccoutumée au milieu de nos centres ruraux, et même au sein de nos villes.Cette réapparition est due, croyons-nous, aux derniers événements politiques dont l'effet a été, en tournant les esprits vers d'autres préoccupations, d'amener un certain relâchement dans l'exécution des mesures de répressions ordonnées à l'endroit de cette pratique réprouvée.Le Gouvernement voulant réagir contre cette mauvaise tendance, qui porte atteinte à la morale publique et aux saines doctrines de la Religion, je vous invite, Général, à passer à vos subordonnés, tant dans les villes que dans les campagnes, les instructions les plus formelles, afin que les délinquants soient livrés à la justice et punis conformément à la loi.Accusez-moi réception de la présente circulaire, et recevez, en même temps, Général, l'assurance de ma considération distinguée.BUTEAU**Louis Joseph BUTEAU
Source : Documents sur la lutte de l'Église catholique contre le vaudou en Haïti au 19e siècle, J.-M. Tremblay