Programme de la cérémonie des obsèques du président Alexandre Pétion


Programme de la cérémonie des obsèques de S. E. le Président d'Haïti.

Port-au-Prince, le 29 mars 1818.

Aussitôt la publication du présent programme, le canon de deuil sera tiré du Palais-National et répété, chaque dix minutes, par les forts et bâtiments de la République. Les cloches sonneront le glas sans discontinuer jusqu'à l'issue de l'enterrement. Les édifices publics, les forts et les bâtiments tant de guerre que du commerce auront le pavillon en berne. 

La principale salle du Palais-National sera formée en chambre ardente pour recevoir le dépôt, sur un lit de parade, des restes de Son Excellence. Quatre officiers généraux formeront la garde du corps, chacun à un des coins du lit, ayant en main son armure ; le péristyle du palais sera tendu de noir et les avenues seront jonchées de feuillages et parsemées de fleurs.

Un escadron de grenadiers à cheval, un de chasseurs aussi à cheval seront montés et formeront la haie aux extrêmes droite et gauche du frontispice du palais, ayant leurs guidons à moitié déployés. Les grenadiers à pied et les chasseurs formeront aussi la haie dans l'intérieur du terrain occupé parla cavalerie, ayant également leurs drapeaux à moitié déployés.

Lundi 30 du courant, à midi, l'assemblée générale sera battue, les troupes prendront les armes. 

Les gardes nationales et les troupes de ligne de toutes armes borderont la haie du portail du Palais-National à la porte principale de l'église, chaque corps ayant les drapeaux à moitié déployés. L'intérieur et l'extérieur de l'église seront tendus de deuil, et un catafalque élevé dans l'intérieur. 

Enlèvement du corps.

Le corps de Son Excellence, revêtu de ses habits d'État, sera enlevé du lit de parade par les officiers généraux gardiens d'icelui, et porté sur le char funèbre attelé de quatre chevaux et placé au pied des escaliers.

Ordre de marche du convoi. 

Les corps de la police et de la gendarmerie marcheront vingt-cinq pas en avant du cortège, qui s'ouvrira par les grenadiers à cheval, ayant en tête l'artillerie légère. Ensuite marcheront : 

La garde à pied par pelotons; 

Une troupe de vierges habillées en blanc avec des corbeilles de fleurs ; 

Les ministres du culte, leurs acolytes et tout l'appareil du ministère religieux ; 

Les aides-de-camp de Son Excellence; 

Son cheval de parade, caparaçonné et conduit par deux aides de-camp ;

Le char funèbre guidé par le chef de l'état-major de Son Excellence; 

Les quatre glands du char seront portés : les deux de devant par les présidents du Sénat et de la Chambre des communes, et ceux de derrière par deux généraux de division ; 

À la droite du char, seront les membres du Sénat et de la Chambre des communes; 

À la gauche : les généraux de l'armée ; 

Et derrière le char : le Secrétaire d'État et les grands fonctionnaires : Le corps judiciaire et l'administration des finances ; 

Les officiers de l'état-major de l'armée, ceux de la place, les aides-de-camp des généraux;

Les officiers de la marine et ceux du port ; 

Les officiers de santé ; 

Le commerce national et étranger;

Les instituteurs publics et leurs élèves; 

Le peuple; 

Et enfin les chasseurs à cheval fermeront la marche. Dans l'ordre ci-dessus, le cortège se rendra à l'église, et de l'église au lieu de l'enterrement du corps, qui sera sur le Champ-de-Mars, au pied de l'arbre de la Liberté, et au Fort-National, les entrailles. 

        Port-au-Prince, le 29 mars 1818, an XV.

Le Général, signé : BOYER.

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