Hymne à la Liberté
Soleil, Dieu de nos ancêtres,
O toi de qui la chaleur
Fait exister tous les êtres,
Ouvrage du créateur
Près de finir ma carrière
Que ton auguste clarté
Éclaire encore ma paupière
Pour chanter la liberté.
Liberté, vierge chérie !
Quand mon œil s’ouvrit au jour
Pour t’aimer j’aimai la vie
Et toi seule eus mon amour.
Le tombeau détruit la flamme,
Le sentiment, le désir,
Ah ! brule encore mon âme
Après mon dernier soupir.
Par les lois de la nature
Tout nait, tout vit, tout périt,
Le palmier perd sa verdure,
Le citronnier perd son fruit
L’homme nait pour cesser d’être
Mais dans la postérité
Ne devrait-il pas renaitre,
S’il aimait la Liberté ?
Haïti, mère chérie
Reçois mes derniers adieux
Que l’amour de la patrie
Enflamme tous nos neveux
Si quelque jour sur tes rives
Reparaissent nos tyrans
Que leurs hordes fugitives
Servent d’engrais à nos champs
Nota : Ce texte a été publié en 1812 par Antoine Dupré. Il est considéré comme le premier poète haïtien.