Manifeste du 16 janvier 1844 appelant à l'indépendance dominicaine et la séparation de l'Est d'avec la République haïtienne
L'attention décente et le respect dus à l'opinion de tous les hommes, et à celle des nations civilisées, exigent que lorsqu'un Peuple qui a été uni à un autre, veut reprendre ses droits, les défendre, et dissoudre ses liens politiques, il déclare avec franchise et bonne foi, les causes qui le poussent à la séparation, de peur que l'on ne croie que c'est l'ambition, ou l'esprit de nouveauté qui le poussent.
Nous croyons avoir démontré avec une constance héroïque qu'il faut souffrir les maux d'un gouvernement, tant qu'ils sont supportables, plutôt que de rendre justice en abolissant les formes ; mais lorsqu'une longue série d'injustices, de violations et de vexations, se poursuivant dans le même but, dénote le dessein de tout réduire au despotisme et à la tyrannie la plus absolue, il devient le droit sacré du peuple, et son devoir, de secouer le joug d'un tel gouvernement, et de fournir de nouvelles garanties, assurant sa stabilité et sa prospérité futures. Car les hommes étant réunis en sociétés dans le seul but de conspirer à leur conservation, qui est la loi suprême, ils ont reçu de la nature le droit de proposer et de solliciter les moyens de l'obtenir ; et pour la même raison, ces principes les autorisent à se prémunir contre tout ce qui pourrait les priver de ce droit, dès que la société est menacée.
Voici pourquoi le peuple de la partie orientale de l'île anciennement connue sous le nom d'Hispaniola ou de Saint-Domingue, usant de son propre pouvoir, poussé par vingt-deux ans d'oppression et entendant de toutes parts les cris de la patrie, a pris la ferme résolution de se séparer à jamais de la République haïtienne, et de se constituer en État libre et souverain. Il y a vingt-deux ans, le peuple dominicain, par une de ces fatalités du destin, subissait l'oppression la plus ignominieuse... Que sa chute ait dépendu de l'ignorance de son véritable intérêt national, ou qu'il se soit laissé emporter par le torrent des passions individuelles, le fait est qu'un joug plus désuet et plus dégradant que celui de son ancienne métropole lui a été imposé. Il y a vingt-deux ans que les peuples sont privés de tous leurs droits, qu'ils sont violemment privés des avantages auxquels ils ont droit, s'ils sont considérés comme agrégés à la République, et qu'ils ne tardent pas à perdre jusqu'au désir de s'affranchir d'un esclavage aussi humiliant !
Quand, en février 1822, la partie orientale de l'île, ne cédant qu'à la force des choses, ne refusa pas de recevoir l'armée du général Boyer, qui, en ami, traversait la frontière de part en part, les Dominicains espagnols ne crurent pas que, par une perfidie si déguisée, il avait manqué aux promesses qui lui servaient de prétexte pour occuper les villages, et sans lesquelles il aurait dû surmonter d'immenses difficultés et peut-être marcher sur nos cadavres si la chance l'avait favorisé. Aucun Dominicain ne le reçut alors sans manifester des signes de sympathie pour ses nouveaux concitoyens : la partie la plus simple des villages qu'il occupait, venant à sa rencontre, crut trouver dans celui qui venait de recevoir dans le Nord le titre de pacificateur, la protection qu'il avait si hypocritement promise. Mais bientôt, à travers le déguisement qui dissimulait les sinistres desseins qu'il apportait avec lui, tous s'aperçurent qu'ils étaient entre les mains d'un oppresseur, d'un tyran féroce !!! En entrant dans la ville de Saint-Domingue, le désordre et le vice entrèrent avec lui en masse ! Perfidie, division, calomnie, violence, délation, usurpation, haine et personnalités jusqu'alors peu communes chez ces peuples innocents. Leurs décrets et leurs dispositions sont le début de la discorde et le signe de la destruction. Par son système désorganisateur et machiavélique, il força l'émigration des principales et des plus riches familles, et avec elles les talents, les richesses, le commerce et l'agriculture ; il écarta de son conseil et des principaux postes, les hommes qui auraient pu représenter les droits de leurs concitoyens, demander le remède aux maux, et exprimer les vraies exigences du pays. Au mépris de tous les principes du droit public et du droit des gens, il réduisit plusieurs familles à l'indigence, en leur enlevant leurs biens, pour les réunir aux possessions de la République, et les donner aux particuliers de la partie occidentale, ou les leur vendre à très bas prix. Il ravagea les champs, dépouilla les églises de leurs richesses, piétina et vilipenda les ministres du culte, leur enleva leurs rentes et leurs droits, et par sa négligence laissa les édifices publics tomber en ruine, afin que leurs gouvernants pussent profiter du butin et assouvir ainsi la cupidité qu'ils avaient apportée de l'Occident. Plus tard, pour donner à ses injustices un semblant de légalité, il fit voter une loi pour que les biens des absents, dont les frères et les proches parents vivent encore dans la misère, entrent dans l'État. Non content de son avarice, d'une main sacrilège il s'attaqua aux biens des enfants de l'Orient ; il autorisa le vol et la fraude par la loi du 8 juillet 1824 ; il interdit la communauté des terres communales qui, en vertu de conventions et pour l'utilité et la nécessité des familles, s'étaient conservées depuis la découverte de l'île, afin d'en tirer parti au profit de son État, pour achever de ruiner l'élevage des animaux et d'appauvrir une multitude de pères de famille. Tout détruire, tout ruiner, tel était l'objet de son insatiable avidité ! Fécond à penser aux maux par lesquels il devait consommer l'œuvre de notre ruine et réduire tout à rien, il mit en place un système monétaire, qui insensiblement réduisit par degrés, les familles, les employés, les marchands et la généralité des habitants, à la plus grande misère. C'est dans ce but que le Gouvernement haïtien a propagé ses principes corrupteurs. Par l'influence de sa politique infernale, il déchaînait les passions, excitait les partis, forgeait des plans détracteurs, établissait l'espionnage, introduisait l'ivraie et la discorde jusque dans les foyers domestiques. S'il s'élevait en espagnol contre la tyrannie et l'oppression, il était dénoncé comme suspect, traîné au cachot, et les uns montaient à l'échafaud pour effrayer les autres, et pour expirer aussitôt les sentiments qui nous avaient été transmis par nos pères. Le pays, combattu et persécuté, ne pouvait trouver d'asile sûr contre les fureurs de la tyrannie que dans le sein d'une jeunesse affligée et de quelques âmes pures qui savaient cacher leurs principes sacrés, pour faire de la propagande, dans des temps plus heureux, et ranimer par l'énergie ceux qui gisaient dans l'abattement et la torpeur. Les vingt et un ans de l'administration pervertie de Boyer s'écoulèrent, pendant lesquels les habitants de l'Orient subirent toutes les privations qu'on ne saurait énumérer : il traita ses habitants plus mal qu'un peuple conquis par la force : il en pressa le jus, en tirant tout le profit qu'il put pour assouvir sa cupidité et celle des siens : Il en a fait des esclaves au nom de la liberté ; il les a obligés à payer une dette qu'ils n'avaient pas contractée comme ceux de la partie occidentale, qui ont profité des biens d'autrui ; alors qu'au contraire, ils nous doivent les richesses qu'ils nous ont usurpées ou détournées. Tel était le triste tableau de cette partie, lorsque le 27 janvier de l'année dernière, les Clés du Sud de l'île poussèrent le cri de la réforme : avec la rapidité d'un feu électrique, le peuple s'enflamma ; il adhéra aux principes d'un manifeste du 1er septembre 1842, et la partie orientale se flatta, mais en vain, d'un avenir plus heureux. Que sa bonne foi atteignit-elle ! Le commandant Rivière, s'est proclamé chef d'exécution interprète de la volonté du peuple souverain ; il a dicté des lois à sa fantaisie ; il a établi un gouvernement sans aucune forme légale, sans compter pour lui, sans aucun des habitants de cette partie qui s'étaient déjà prononcés en faveur de sa révolution ; il a parcouru l'île, et dans le département de Santiago sans motifs légaux, il a rappelé avec douleur, les tristes temps de Toussaint et de Dessalines amenant avec lui un état-major monstrueux, qui a démoralisé partout : Il a vendu les emplois, il a dépouillé les églises ; il a détruit les élections que le peuple avait faites pour se donner des représentants pour défendre ses droits, et ce afin de laisser cette partie toujours dans la misère et dans le même sort et de se donner des candidats qui l'élèveraient à la Présidence bien que sans mandat spécial de ses mandants : C'est ainsi qu'il menaça l'assemblée constituante et que d'étranges communications faites par lui à l'armée sous son commandement, il devint président de la République... Sous prétexte qu'une séparation de territoire était envisagée dans cette partie, par la Colombie, il remplit les cachots de Port-au-Prince des dominicains les plus ardents, dans la poitrine desquels régnait l'amour de la patrie, sans autre aspiration que celle d'améliorer notre sort, et que nous soyons égaux en droits, et que nos personnes et nos biens soient respectés : d'autres, pères de famille, durent s'expatrier pour se libérer des persécutions qui leur étaient infligées. Et lorsqu'il estima que ses desseins étaient accomplis et que l'objectif qu'il s'était proposé était atteint, il les laissa en liberté, sans aucune satisfaction pour les torts ou les préjudices subis. Rien n'a changé dans notre condition : les mêmes outrages, le même traitement de l'administration précédente, les mêmes impôts ou des impôts plus élevés, le même système monétaire sans garantie, qui entraîne la ruine de ses peuples, et une constitution mesquine qui n'apportera jamais le bonheur au pays, ont marqué le sceau de l'ignominie, en nous privant, contre la loi naturelle, de la seule chose qui nous restait en tant qu'Espagnols - notre langue maternelle ! et en écartant notre auguste Religion, afin qu'elle disparaisse de notre milieu : car si, lorsque cette religion d'État, si lorsqu'elle était protégée, elle et ses ministres, étaient méprisés et vilipendés, que ne sera-t-elle pas aujourd'hui entourée de sectaires et d'ennemis ?
La violation de nos droits, de nos coutumes et de nos privilèges, et tant de vexations, ont réveillé en nous notre position, nous ont fait connaître notre servitude et notre abaissement, et les principes du droit des gens tranchent la question en faveur de notre patrie, comme ils l'ont tranchée en faveur des Pays-Bas contre Philippe II en 1581. Sur l'autorité de ces principes, qui oserait insulter la résolution du peuple des Cayes, lorsqu'il s'est levé contre Boyer et l'a déclaré traître à la patrie ? et qui oserait insulter la nôtre, en déclarant la partie orientale de l'île séparée de la république d'Haïti ? Nous n'avons aucune obligation envers celui qui ne nous donne pas les moyens de la remplir : aucun devoir envers celui qui nous prive de nos droits.
Si la partie orientale était considérée comme volontairement incorporée à la République haïtienne, elle devait jouir des mêmes avantages que ceux avec lesquels elle s'était unie ; et si, en vertu de cette union, nous étions tenus de soutenir son intégrité, elle était tenue de son côté de nous donner les moyens de l'accomplir : elle y a manqué, violant nos droits par nous à l'obligation. Si elle est considérée comme soumise à la République, elle doit a fortiori jouir sans restriction de tous les droits et de toutes les prérogatives qui lui ont été concédés ou promis ; or, sans la condition unique et nécessaire de sa soumission, elle est libre et entièrement désobligée ; et les devoirs qu'elle a envers elle-même l'obligent à pourvoir à sa propre conservation par d'autres moyens. Si l'on considère la constitution d'Haïti de 1816, on verra qu'outre l'originalité du cas, qui consiste à donner une constitution bâtarde à un pays étranger qui n'en avait pas besoin, et qui n'avait pas nommé ses députés naturels pour la discuter, il y a aussi une usurpation des plus scandaleuses, parce que les Haïtiens n'étaient pas alors en possession de cette partie, et qu'auparavant, lorsque les Français furent expulsés de la partie française, ils la donnèrent, celle-ci, parce qu'elle n'était pas à eux. Par le traité de Bâle, cette partie fut cédée à la France, puis restituée ou rendue à l'Espagne par la paix de Paris, en vertu de laquelle les Espagnols en prirent possession en 1809, et qui dura jusqu'au 30 novembre 1821, date à laquelle elle fut séparée de la métropole. Lorsque les fils de l'Ouest révisèrent la constitution en 1816, cette partie n'appartenait ni à Haïti ni à la France : le drapeau espagnol flottait sur leurs forteresses, en vertu d'un droit parfait, et de ce que l'île de Saint-Domingue était appelée Haïti par ses indigènes, il ne s'ensuit pas que la partie occidentale, qui fut d'abord constituée en état souverain et reçut le nom de République d'Haïti, soit appelée partie orientale ou orientale, comme en faisant partie intégrante, lorsque la première appartenait aux Français et la seconde aux Espagnols. Ce qui est bien certain, c'est que si la partie orientale appartient à une domination autre que celle de leurs propres enfants, ce serait à la France ou à l'Espagne, et non à Haïti, car nous de l'Est avons plus de droit à dominer ceux de l'Ouest que le contraire, si nous remontons aux premières années de la découverte de l'immortel Colomb. Par conséquent, dans l'hypothèse retenue, il y a une usurpation qui ne légitime le droit de personne, dans un cas comme le nôtre.
Considérant que les vexations et les violences commises en vingt-deux ans contre l'Espagne antérieure l'ont réduite à la plus grande misère et achèveront sa ruine ; que le devoir de sa propre conservation et de son bien-être futur l'oblige à pourvoir à sa sécurité par des moyens appropriés, étant de droit : (qu'un peuple qui s'est volontairement constitué dépendant d'un autre, pour obtenir sa protection, est libéré de ses obligations, dès que ce dernier lui fait défaut, fût-ce par l'impossibilité du protecteur). Considérant qu'un peuple qui est obligé d'obéir par la force et qui obéit, se porte bien, et que lorsqu'il peut résister et qu'il résiste, il se porte mieux. Considérant enfin qu'en raison de la différence des coutumes et de la rivalité qui existe entre les uns et les autres, il n'y aura jamais d'union et d'harmonie parfaites. Les peuples de l'ancienne partie espagnole de l'île de Saint-Domingue, convaincus qu'en vingt-deux ans d'agrégation à la République haïtienne, ils n'ont pu en retirer aucun avantage, et qu'au contraire ils ont été ruinés, appauvris, dégradés, et traités de la manière la plus basse et la plus abjecte, ont résolu de se séparer pour toujours de la République haïtienne, de pourvoir à leur sécurité et à leur conservation, en se constituant, dans leurs anciennes limites, en un État libre et souverain. Dans lequel, et en vertu de ses lois fondamentales, il protégera et garantira le régime démocratique : la liberté des citoyens en abolissant à jamais l'esclavage : l'égalité des droits civils et politiques sans distinction d'origine ou de naissance : la propriété sera inviolable et sacrée : la religion catholique, apostolique et romaine sera protégée dans toute sa splendeur comme celle de l'État ; mais nul ne sera persécuté ni puni pour ses opinions religieuses : La liberté d'impression sera protégée : la responsabilité des fonctionnaires publics sera assurée : il n'y aura pas de confiscation de biens pour crimes ou délits : l'instruction publique sera encouragée et protégée aux frais de l'État : les droits seront réduits au minimum possible : il y aura un oubli total des votes et des opinions politiques exprimés jusqu'à cette date, à condition que les individus adhèrent de bonne foi au nouveau système. Les grades et emplois militaires seront maintenus selon des règles à établir. L'agriculture, le commerce, les sciences et les arts seront également favorisés et protégés, ainsi que la condition des personnes nées sur notre sol, ou celle des étrangers qui viendront l'habiter conformément aux lois. Enfin, nous nous efforcerons d'émettre, le plus tôt possible, une monnaie ayant une garantie réelle et véritable, sans que le public perde la monnaie haïtienne. C'est le but que nous nous proposons par notre séparation, et nous sommes résolus à donner au monde entier le spectacle d'un peuple qui se sacrifiera pour la défense de ses droits et qui sera réduit en cendres et en ruines, si ses oppresseurs, qui se vantent d'être libres et civilisés, veulent nous imposer des conditions plus dures encore que la mort. Si, contre la raison et la justice, ils veulent nous faire transmettre à nos enfants et à notre postérité un esclavage honteux, alors, bravant tous les dangers, avec une fermeté persévérante, nous jurons solennellement devant Dieu et devant les hommes de nous servir de nos armes pour défendre notre liberté et nos droits, ayant confiance dans la miséricorde du Tout-Puissant qui nous protégera heureusement, rendant nos adversaires enclins à une réconciliation juste et rationnelle, évitant l'effusion de sang et les calamités d'une guerre épouvantable que nous ne provoquerons pas ; mais qui sera une guerre d'extermination s'il en est ainsi.
DOMINICAINS! (Sont compris sous ce nom tous les enfants de la partie orientale du pays et ceux qui veulent suivre nos destinées). Par une ferme résolution, montrons-nous les dignes défenseurs de la liberté : sacrifions les haines et les personnalités au nom de la patrie : que le sentiment de l'intérêt public soit le mobile qui nous décide pour la juste cause de la liberté et de la séparation ; avec lui, nous ne diminuons pas le bonheur de la République d'Occident, et nous le faisons nôtre. Notre cause est sainte : nous ne manquerions pas de ressources, outre celles que nous avons sur notre propre sol, car, s'il le faut, nous utiliserons celles que des étrangers pourraient nous fournir en pareil cas. Le territoire de la République dominicaine étant divisé en quatre provinces, à savoir Saint-Domingue, Santiago ou Cibao, Azua à partir de la limite d'Ocoa et Seybo, le gouvernement sera composé d'un certain nombre de membres de chacune d'elles afin qu'elles participent proportionnellement à sa souveraineté. Le gouvernement provisoire sera composé d'une junte de onze membres élus dans le même ordre. Cette junte reprendra tous les pouvoirs jusqu'à ce que la constitution de l'État soit formée, et déterminera les moyens qu'elle jugera les plus appropriés pour maintenir la liberté acquise, et appellera finalement l'un des patriotes les plus distingués au commandement en chef de l'armée, qui devra protéger nos limites, en y ajoutant les subalternes qui pourraient être nécessaires. A l'union dominicaine ! comme le moment opportun se présente de Neiba à Samaná, d'Azua à Monte Cristi, les opinions sont d'accord et il n'y a pas un dominicain qui ne s'exclame pas avec enthousiasme : SÉPARATION, DIEU, PATRIOTE ET LIBERTÉ.
Santo-Domingo et 16 janvier 1844 et 1er jour de la Patrie.
Tomás Bobadilla, M. R. Mella, F. Sánchez, M. Jimenes, Feliz Mercenario, José M. Pérez hijo, Juan Arriaga, Carlos Moreno, Ldo. Valverde, Pedro Bonilla, P. de Castro y Castro, Manuel Cabral, Silvano Puyol, José M. Caminero, Mariano Echavarría, Ramón Echavarría, Angel Perdomo, Bernardo Santin, Juan Santin, Pedro Mena, Juan Ruiz, F. Sosa, Manuel Guerrero, W. Guerrero, Tomás Concha, Jacinto Concha, J. N. Ravelo, P. Valverde, Joaquín Puello, Gavino Puello, W. Concha, J. de la Cruz García, J. Pichardo, Pablo Pichardo, Gabrie J. de Luna, Luis Betances, Joaquín Lluveres, Domingo Rodríguez, C. Rodríguez, J.G. Brea, Jacinto Brea, Antonio Brea, Juan Pina, M. Leguisamon, Narciso Sánchez, Antonio Volta, Ignacio Padua, Pedro M. Mena, M. Aybar, José Piñeyro, Ramón Alonso, Hipólito Billini, E. Billini, José Billini, Fermín Gonzáles, P.A. Bobea, Felipe Alfau, A. Alfau, Julián Alfau, D. Rocha, Nicolás Henríquez, Francisco Continos, Tomás Troncoso, Benito Peres, Nicodemo Peres, Francisco Santelises, Santiago Santelises, Juan Barriento, Manuel Antonio Rosas, Ramón González, Juan Álvarez, Félix María Ruiz, José María Leyba, José María Serra, Fernando Serra, Fernando Herrera, Ignacio Bona, Carlos Gaton, Víctor Herrera, Emeterio Arredondo, Carlos Castillo, Joaquín Gomes, Gregorio Contino, Leonardo Contin, José María Silberio, Gregorio Ramires, Carlos García, Manuel Franco, Manuel María Bello, Narciso Carbonell, Manuel Galván, Emil Palmantier, José Ramón Alvares, Diego Hernandes, José María García, Ramón Ocumares, Antonio Moreno, Alejandro Bonilla, Juan Francisco María Acevedo, Teodoro Acosta, Edoit Lagard, Blas Ballejo, Ysidro Abreu, Juan Vicioso, Justiniano Bobea, Nicolás Lugo, Pedro Díaz, Marcos Rojas, Eusebio Puello, Rafael Rodríguez, Román Bidó, Juan Luis Bidó, Miguel Rojos, Jacinto Fabelo, Manuel Castillo, Ildefonso Mella, Juan Puvbert, Manuel Morillo, Juan Ariza, Pedro Pérez, José Valverde, Baltazar Paulino, José Peña, José Nazario Brea, Toribio Villanueva, Villanueva Padre, Narciso Castillo, Eusebio Pereyra, Juan Alvarez, Esteban Roca, Nolasco Brea, Lorenzo Mañón, Manuel de Regla Mota, José Heredia, Francisco Soñé, Damián Ortis, Valentín Sánchez, Pedro Herrera, Rosendo Herrera, Narciso Ramires Peralta, Pedro Santana, Norberto Linares, Ramón Santana, Juan Contrera, Pedro Brea, Tito del Castillo, Bernabé Sandoval, Juan Rodríguez Pacheco, Jacinto de Castro, José Joaquín Bernal, José del Carmen García, Domingo Báez, Francisco Romero, P. Serón.
Version castellana original
MANIFIESTO DEL 16 DE ENERO DE 1844.
(Causas de la Independencia dominicana)
LA ATENCIÓN decente y el respeto que se debe a la opinión de todos los hombres y al de las naciones civilizadas; exige que cuando un Pueblo que ha sido unido a otro, quisiere reasumir sus derechos, reivindicarlos, y disolver sus lazos políticos, declare con franqueza y buena fe, las causas que le mueven a su separación, para que no se crea que es la ambición, o el espíritu de novedad que pueda moverle.
Nosotros creemos haber demostrado con una constancia heroica, que los males de un gobierno, deben sufrirse, mientras sean soportables, más bien que hacerse justicia aboliendo las formas; pero cuando una larga serie de injusticias, violaciones y vejámenes, continuando al mismo fin denotan el designio de reducirlo todo al despotismo y a las más absoluta tiranía, toca al sagrado derecho de los pueblos y a su deber, sacudir el yugo de semejante gobierno, y proveer a nuevas garantías; asegurando su estabilidad, y prosperidad futuras. Porque reunidos los hombres en sociedades con el solo fin de conspirar a su conservación, que es la ley suprema, recibieron de la naturaleza el derecho de proponer y solicitar los medios para conseguirle: y por la misma razón, tales principios los autorizan para precaverse de cuanto pueda privarles de ese derecho, luego que la sociedad se encuentra amenazada.
He aquí porque los pueblos de la Parte del Este de la Isla antes Española o de Santo Domingo, usando del suyo, impulsados por veinte y dos años de opresión y oyendo de todas partes los clamores de la patria, han tomado la firme resolución de separarse para siempre de la República Haitiana, y constituirse en estado libre y soberano. Veinte y dos años ha que el Pueblo Dominicano por una de aquellas fatalidades de la suerte, está sufriendo la opresión más ignominiosa…bien sea que su caída dependiese de la ignorancia de su verdadero interés nacional, bien sea porque se dejase arrastrar del torrente de las pasiones individuales, el hecho es que se le impuso un yugo más pasado y degradante que el de su antigua metrópoli. Veinte y dos años ha que destituidos los pueblos de todos sus derechos, se les privó violentamente de aquellos beneficios a que eran acreedores, si se les consideraba como partes agregadas a la República. ¡Y poco faltó para que le hubiesen hecho perder hasta deseo de librarse de tan humillante esclavitud!!!
Cuando en Febrero de 1822, la parte oriental de la Isla cediendo sólo a la fuerza de las circunstancias, no se negó a recibir el ejército del General Boyer, que como amigo traspasó el límite de una y otra parte, no creyeron los Españoles Dominicanos que con tan disimulada perfidia hubiese faltado a las promesas que le sirvieron de pretexto para ocupar los pueblos, y sin las cuales, habría tenido que vencer inmensas dificultades y quizás marchar sobre nuestros cadáveres si la suerte le hubiese favorecido. Ningún Dominicano le recibió entonces, sin dar muestras del deseo de simpatizar con sus nuevos conciudadanos: la parte más sencilla de los pueblos que iba ocupando, saliéndole al encuentro, pensó encontrar en el que acababa de recibir en el Norte el título de pacificador, la protección que tan hipócritamente había prometido. Más a poco, al través del disfraz, que ocultaba las siniestras miras que traía, ¡advirtieron todos que estaban en manos de un opresor, de un tirano fiera!!! ¡Al entrar a la ciudad de Santo Domingo entraron con él de tropel, los desordenes y los vicios! La perfidia, la división, la calumnia, la violencia, la delación, la usurpación, el odio y las personalidades hasta entonces poco comunes en estos inocentes Pueblos. Sus decretos y disposiciones, fueron el principio de la discordia y la señal de la destrucción. Por medio de su sistema desorganizador y maquiavélico, obligó a que emigrasen, las principales y más ricas familias, y con ellas el talento, las riquezas, el comercio y la agricultura: alejó de su consejo y de los principales empleos, a los hombres que hubieran podido representar los derechos de sus conciudadanos, pedir el remedio de los males y manifestar las verdaderas exigencias, de la Patria. En desprecio de todos los principios del derecho público y de gentes, redujo a muchas familias a la indigencia, quitándoles sus propiedades para reunirlas a los dominios de la República, y donarlos a los individuos de la parte Occidental, o vendérselos a muy ínfimos precios. Asoló los campos, despojó las iglesias de sus riquezas, atropelló y ajó con vilipendio a los Ministros de la Religión, les quitó sus rentas y derechos y por su abandono dejó caer en total ruina los edificios Públicos, para que sus mandatarios aprovechasen los despojos y que así saciasen la codicia que consigo traían de Occidente. Más tarde, para dar a sus injusticias una apariencia de legalidad, dictó una ley, para que entrasen en el estado los bienes de los ausentes, cuyos hermanos y parientes inmediatos aún existen sumergidos en la miseria. Todavía no satisfecha su avaricia, con mano sacrílega atento a las propiedades de los hijos del Este; autorizó el hurto y el dolo por la ley de 8 de julio de 1824; prohibió la comunidad de los terrenos comuneros, que en virtud de convenios y por utilidad y necesidad de las familias, se habían conservado desde el descubrimiento de la Isla, para aprovecharlas en favor de su Estado, acabar de arruinar la crianza de animales y empobrecer a una multitud de padres de familia. ¡Poco le importaba! ¡Destruirlo todo, arruinarlo! ¡Este era el objeto de su insaciable codicia! Fecundo en discurrir los males con que debía consumar la obra de nuestra ruina y reducirlo todo a la nada, puso en planta un sistema monetario, que insensiblemente ha ido reduciendo por grados, las familias, los empleados, los comerciantes y la generalidad de los habitantes, a la mayor miseria. Con tales miras propagó el Gobierno Haitiano sus principios corruptores. A influjo de su infernal política desenfrenó las pasiones, suscitó partidos, fraguó planes detractores, estableció el espionaje e introdujo la cizaña y la discordia hasta en el hogar doméstico. Si se pronunciaba en Español contra la tiranía y la opresión se le denunciaba como sospechoso, se le arrastraba a los calabozos, y algunos subieron al cadalso para atemorizar a los otros, y que expirasen de una vez los sentimientos que nos transmitieron nuestros padres. Combatida y perseguida la Patria, no pudo encontrar refugio seguro contra el furor de la tiranía, sino en los pechos de una afligida juventud y de algunas almas puras que supieron ocultar sus sacrosantos principios, para hacer la propaganda, en tiempos más felices y para reanimar con energía a los que yacían en un estado de abatimiento y de sopor. Pasáronse los veinte y un año de la administración pervertidora de Boyer, en cuya época, padecieron los habitantes del Este todas las privaciones que no se pueden enumerar: trató a sus habitantes peor que a un pueblo conquistado a la fuerza: les exprimió el jugo, sacando cuanto beneficio pudo para saciar su codicia y la de los suyos: hizo esclavos en nombre de la libertad; les obligó a pagar una deuda que no habían contraído como los de la parte Occidental, que aprovecharon bienes ajenos; cuando al contrario, a nosotros nos deben ellos, las riquezas que nos han usurpado o malversado. Este era el cuadro triste de esta parte, cuando el 27 de Enero del año pasado, levantaron los Cayos en el Sud de la Isla, el grito de reforma: con la velocidad de un fuego eléctrico se inflamaron los pueblos; se adhirieron a los principios a los principios de un manifiesto de 1.° de septiembre de 1842, y la parte del Este se lisonjeó. ¡Pero en vano! de un porvenir más feliz. ¡A tanto llegó su buena fe!… El comandante Rivier, se proclamó Jefe de ejecución intérprete de la voluntad del pueblo soberano; dictó leyes a su antojo; estableció un gobierno sin ninguna forma legal, sin contar para él, con ninguno de los habitantes de esta parte que ya se había pronunciado en favor de su revolución; recorrió la isla, y en el departamento de Santiago sin fundamentos legales, recordó con pena, las épocas tristes de Toussaint y Dessalines trayendo consigo un monstruoso estado mayor, que desmoralizaba por todas partes: vendió empleos, despojó las iglesias; destruyó las elecciones que los pueblos habían hecho para darse representantes que defendiesen sus derechos, y esto para dejar siempre esta parte en la miseria y en la misma suerte y proporcionarse él candidatos que le elevasen a la Presidencia aunque sin mandato especial de sus comitentes: así fue, amenazó la asamblea constituyente y de extrañas comunicaciones hechas por él al ejército a su mando, resultó presidente de la República… A pretexto de que en esta parte se pensaba en una separación de territorio, por Colombia, llenó los calabozos de Puerto Príncipe de los más ardientes Dominicanos, en cuyos pechos reinaba el amor a la patria, sin otras aspiraciones que las de mejorar de suerte, y que se nos igualase en derechos, y respetasen nuestras personas y propiedades: otros, padres de familia, tuvieron que expatriarse para librarse de las persecuciones que se les hacían. Y cuando calculó realizados sus designios y asegurado el objeto que se había propuesto, les puso en libertad, sin ninguna satisfacción de los agravios ni de los perjuicios recibidos. En nada ha variado nuestra condición: los mismos ultrajes, los mismos tratamientos de la administración anterior, los mismos o mayores impuestos, el mismo sistema monetario sin garantía alguna que labra la ruina de sus pueblos y una constitución mezquina que jamás hará la felicidad del país, ha puesto el sello a la ignominia, privándonos contra el derecho natural hasta de lo único que nos quedaba de Españoles ¡Del idioma natal! y arrimando a un lado nuestra augusta Religión, para que desaparezca de entre nosotros: porque si cuando esa religión del Estado, si cuando estaba protegida, ella y sus ministros, fueron despreciados y vilipendiados, ¿qué no será ahora rodeada de sectarios y de enemigos? La violación de nuestros derechos, costumbres y privilegios, y tantas vejaciones, han despertado en nosotros nuestra posición, nos hacen conocer nuestra servidumbre y abatimiento, y los principios del derecho que rige las naciones deciden la cuestión en favor de nuestra patria, como la decidieron en favor de los Países Bajos contra Felipe II en 1581. Bajo la autoridad de estos principios ¿quién osará vituperar la resolución del pueblo de los Cayos, cuando se levantó contra Boyer y le declaró traidor a la Patria? ¿Y quién osará vituperar la nuestra, declarando la parte del Este de la Isla separada de la República de Haití? Ninguna obligación tenemos para quien no nos da los medios de cumplirla: ningún deber para quien nos priva de nuestros derechos.
Si la parte del Este, se consideraba, como incorporada voluntariamente a la República Haitiana, debía gozar de los mismos beneficios que aquellos a quienes se había unido; y si en virtud de esa unión, estábamos obligados a sostener su integridad, ella lo estaba por su parte a darnos los medios de cumplirla: faltó a ellos, violando nuestros derechos nosotros a la obligación. Si se considera como sujeta a la República, entonces con mayor razón deba gozar sin restricciones de todos los derechos y prerrogativas que se habían pactado o se le habían prometido, y faltando la condición única y necesaria de su sujeción queda libre y enteramente desobligada; y los deberes para consigo misma, la obligan a proveer a su propia conservación por otros medios. Si se considera respecto de la constitución de Haití, 1816, se verá que a más de la originalidad del caso, de dar una constitución bastarda, a un país extraño que ni la necesitaba, ni nombró para discutiría a sus diputados naturales, hay también una usurpación muy escandalosa, porque ni entonces estaban los haitianos en posesión de esta parte, ni antes, cuando los Franceses fueron expulsados de la parte Francesa, la regalaron, ésta, porque no era suya. Por el tratado de Basilea fue cedida esta parte a la Francia, y después restituida o devuelta a la España por la paz de París en cuya virtud fue sancionada la toma de posesión que de ella hicieron los Españoles en 1809 y que duró hasta el 30 de noviembre de 1821 que se separó de la metrópoli. Cuando los hijos de occidente revisaron la constitución en 1816, no pertenecía esta parte ni a Haití, ni a la Francia: el pabellón Español ondeaba en sus fortalezas, en virtud de un derecho perfecto, y de que la Isla de Santo Domingo la llamasen sus naturales, Haití no se sigue, que la parte Occidental que primero se constituyó en estado soberano dándose el nombre de República de Haití, llámase a la parte del Este u oriental, como parte integrante de ella, cuando la 1ra. perteneció a los franceses y la 2da. a los Españoles. Lo que hay de muy cierto es, que si la parte del Este pertenece a una dominación, otra que la de sus propios hijos, sería a la Francia o a la España, y no a la de Haití, pues más derecho tenemos los de Oriente a dominar a los de Occidente, que al contrario, si remontamos a los primeros años del descubrimiento del inmortal Colón. De consiguiente, atendida la suposición sentada, hay una usurpación que no legitima derecho a nadie, en un caso como el nuestro. Si finalmente se considera esta parte como conquistada a la fuerza, la fuerza decidirá la cuestión, si fuese necesaria.
Así es que, considerando que las vejaciones y violencias cometidas en veinte y dos años, contra la parte antes Española, la han reducido a la mayor miseria y completarán su ruina; que el deber de su propia conservación y de su bienestar futuro, la obligan a proveer a su seguridad por medios convenientes, siendo de derecho: (que un pueblo que se ha constituido voluntariamente dependiente de otro, con el fin de lograr su protección, queda libre de sus obligaciones, en el momento que éste le falta aunque sea por imposibilidad del protector). Considerando, que un pueblo que está obligado a obedecer a la fuerza y obedece, hace bien, y que luego que puede resistir y resiste, hace mejor. Considerando, por último, que por la diferencia de costumbres y la rivalidad que existe entre unos y otros jamás habrá perfecta unión ni armonía. Los pueblos de la parte antes Española de la Isla de Santo Domingo, satisfechos de que en veinte y dos años de agregación a la República Haitiana, no han podido sacar ninguna ventaja; antes por el contrario, se han arruinado, se han empobrecido, se han degradado, y han sido tratados del modo más bajo y abyecto, han resuelto separarse para siempre de la República Haitiana, para proveer a su seguridad, y conservación, constituyéndose bajo sus antiguos límites, en un Estado libre y soberano. En el cual, y bajo sus leyes fundamentales, protegerá y garantizará el sistema democrático: la Libertad de los ciudadanos aboliendo para siempre la esclavitud: la igualdad de los derechos civiles y políticos sin atender a la distinciones de origen ni de nacimiento: las propiedades serán inviolables y sagradas: La Religión Católica, Apostólica y Romana será protegida en todo su esplendor como la del Estado; pero ninguno será perseguido ni castigado por sus opiniones religiosas: La libertad de la imprenta será protegida: la responsabilidad de los funcionarios públicos será asegurada: no habrá confiscaciones de bienes por crímenes ni delitos: la instrucción pública será promovida y protegida a expensas del Estado: se reducirán los derechos a lo mínimo posible: habrá un entero olvido de votos y opiniones políticas emitidas hasta esta fecha, con tal que los individuos se adhieran de buena fe al nuevo sistema. Los grados y empleos militares serán conservados bajo las reglas que se establezcan. La agricultura, el comercio, las ciencias y las artes serán igualmente promovidas y protegidas: Lo mismo que el estado de las personas nacidas en nuestro suelo, o la de los extraños que vengan a habitar en él con arreglo a las leyes. Por último se procurará emitir, tan pronto como sea posible, una moneda con una garantía real y verdadera, sin que el público pierda la que tenga del cuño de Haití. Este es el fin que nos proponemos con nuestra separación, y estamos resueltos a dar al mundo entero el espectáculo de un pueblo que se sacrificará en la defensa de sus derechos y que se reducirá a cenizas y a escombros, si sus opresores que se vanaglorian de libres y civilizados, nos quisieren imponer condiciones aún más duras que la muerte. Si contra la razón y la justicia quisieren que transmitamos a nuestros hijos y a la posteridad una esclavitud vergonzosa, entonces, arrostrando todos los peligros, con una firmeza perseverante, juramos solemnemente ante Dios y los hombres, que emplearemos nuestras armas en defensa de nuestra libertad y de nuestros derechos, teniendo confianza en las misericordias del Omnipotente que nos protegerá felizmente, haciendo que nuestros contrarios se inclinen a una reconciliación justa y racional, evitando la efusión de sangre y las calamidades de una guerra espantosa que no provocaremos; pero que será de exterminio si llegare el caso.
¡DOMINICANOS! (Comprendidos bajo este nombre todos los hijos de la parte del Este y los que quieran seguir nuestra suerte) ¡A la unión nos convoca el interés nacional! Por una resolución firme mostrémonos los dignos defensores de la libertad: sacrifiquemos ante las aras de la patria el odio y las personalidades: que el sentimiento del interés público sea el móvil que nos decida por la justa causa de la libertad y de la separación; con ella, no disminuimos la felicidad de la República de occidente, y hacemos la nuestra. Nuestra causa es santa: no nos faltarían recursos, a más de los que tenemos en nuestro propio suelo, porque si fuere necesario emplearemos, los que nos podrían facilitar en tal caso los extranjeros. Dividido el territorio de la República Dominicana en cuatro provincias, a saber Santo Domingo, Santiago o Cibao, Azua desde el límite de Ocoa y Seybo, se compondrá el Gobierno de un cierto número de miembros de cada una de ellas para que así participen proporcionalmente de su soberanía. El Gobierno Provisional se compondrá de una junta compuesta de once miembros electos en el mismo orden. Esta junta reasumirá en sí todos los poderes hasta que se forme la constitución del Estado, y determinará el medio que juzgue más conveniente, para mantener la libertad adquirida, y llamará por último a uno de los más distinguidos patriotas al mando en jefe del ejército, que deba proteger nuestros límites agregándole los subalternos que se necesiten. ¡A la unión Dominicanos! ya que se nos presenta el momento oportuno de Neiba a Samaná, de Azua a Monte Cristi, las opiniones están de acuerdo y no hay Dominicano que no exclame con entusiasmo: SEPARACIÓN, DIOS, PATRIA Y LIBERTAD. Santo Domingo y Enero 16 de 1844 y 1.° de la Patria. Tomás Bobadilla, M. R. Mella, F. Sánchez, M. Jimenes, Feliz Mercenario, José M. Pérez hijo, Juan Arriaga, Carlos Moreno, Ldo. Valverde, Pedro Bonilla, P. de Castro y Castro, Manuel Cabral, Silvano Puyol, José M. Caminero, Mariano Echavarría, Ramón Echavarría, Angel Perdomo, Bernardo Santin, Juan Santin, Pedro Mena, Juan Ruiz, F. Sosa, Manuel Guerrero, W. Guerrero, Tomás Concha, Jacinto Concha, J. N. Ravelo, P. Valverde, Joaquín Puello, Gavino Puello, W. Concha, J. de la Cruz García, J. Pichardo, Pablo Pichardo, Gabrie J. de Luna, Luis Betances, Joaquín Lluveres, Domingo Rodríguez, C. Rodríguez, J.G. Brea, Jacinto Brea, Antonio Brea, Juan Pina, M. Leguisamon, Narciso Sánchez, Antonio Volta, Ignacio Padua, Pedro M. Mena, M. Aybar, José Piñeyro, Ramón Alonso, Hipólito Billini, E. Billini, José Billini, Fermín Gonzáles, P.A. Bobea, Felipe Alfau, A. Alfau, Julián Alfau, D. Rocha, Nicolás Henríquez, Francisco Continos, Tomás Troncoso, Benito Peres, Nicodemo Peres, Francisco Santelises, Santiago Santelises, Juan Barriento, Manuel Antonio Rosas, Ramón González, Juan Álvarez, Félix María Ruiz, José María Leyba, José María Serra, Fernando Serra, Fernando Herrera, Ignacio Bona, Carlos Gaton, Víctor Herrera, Emeterio Arredondo, Carlos Castillo, Joaquín Gomes, Gregorio Contino, Leonardo Contin, José María Silberio, Gregorio Ramires, Carlos García, Manuel Franco, Manuel María Bello, Narciso Carbonell, Manuel Galván, Emil Palmantier, José Ramón Alvares, Diego Hernandes, José María García, Ramón Ocumares, Antonio Moreno, Alejandro Bonilla, Juan Francisco María Acevedo, Teodoro Acosta, Edoit Lagard, Blas Ballejo, Ysidro Abreu, Juan Vicioso, Justiniano Bobea, Nicolás Lugo, Pedro Díaz, Marcos Rojas, Eusebio Puello, Rafael Rodríguez, Román Bidó, Juan Luis Bidó, Miguel Rojos, Jacinto Fabelo, Manuel Castillo, Ildefonso Mella, Juan Puvbert, Manuel Morillo, Juan Ariza, Pedro Pérez, José Valverde, Baltazar Paulino, José Peña, José Nazario Brea, Toribio Villanueva, Villanueva Padre, Narciso Castillo, Eusebio Pereyra, Juan Alvarez, Esteban Roca, Nolasco Brea, Lorenzo Mañón, Manuel de Regla Mota, José Heredia, Francisco Soñé, Damián Ortis, Valentín Sánchez, Pedro Herrera, Rosendo Herrera, Narciso Ramires Peralta, Pedro Santana, Norberto Linares, Ramón Santana, Juan Contrera, Pedro Brea, Tito del Castillo, Bernabé Sandoval, Juan Rodríguez Pacheco, Jacinto de Castro, José Joaquín Bernal, José del Carmen García, Domingo Báez, Francisco Romero, P. Serón.
Source : Academia dominicana de la Historia
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